La ligne de courtoisie est ce trait que l'on trouve dans beaucoup d'administrations ou banques, qui sépare le client traitant une affaire au guichet et son suivant qui patiente.
Le héros du dernier roman de Nicolas Fargues, ex écrivain à succès maintenant sans inspiration, ne la dépasse jamais. Il subit le monde qui l'entoure avec causticité mais sans jamais rien extérioriser. Il vit seul, s'apprête à quitter Paris pour Pondichéry, laissant mariner dans leur médiocrité enfants ingrats et crétins, ex femme avide et parents abonnés au silence des phrase toute faites. Pour lui, le monde d'aujourd'hui n'est qu'un gigantesque supermarché inutile. Enfermé dans sa solitude, conscient d'être un animal social pas comme les autres, il va promener sa pusillanimité jusqu'à Inde sans pour autant trouver un chemin lumineux.
Ce dernier roman de l'auteur préféré des rédactrices de magazine féminin pour cause de talent d'écriture (c'est vrai) mais aussi de physique avantageux, semble être un pari osé. Après des romans réussis et aux thèmes aussi fédérateurs que porteurs, Nicolas Fargues veut essayer de faire rire son lecteur avec cette fable sarcastique. C'est vrai, nous rions à la lecture de tous ces détails de la vie quotidienne passés au microscope, mais jaune. Toutes nos mesquineries, nos hésitations serviles, nos travers, nos veuleries sont minutieusement décrits avec une dérision féroce et salutaire. C'est brillant et talentueux. Cependant, pourquoi Nicolas Fargues a-t-il voulu employé ce style ampoulé comme dans les bonnes vieilles dissertations des années cinquante ? J'ai eu l'impression qu'il voulait à tout prix éviter les répétitions en utilisant un vocabulaire peu usité, obligeant parfois la prise d'un dictionnaire (pour les plus curieux). Ainsi pour éviter d'écrire deux fois " brugnon", il emploie le terme de "drupe" que j'avoue ne pas connaître (mon traitement de texte non plus). On trouve aussi une flopée de mots savants disséminés dans le texte :
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pilyen
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le 8 mai 2012

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pilyen

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