Un roman de steampunk classique, mais très bien écrit, que j'ai dévoré avec empressement. Le texte n'est pas tout jeune, puisque Blaylock a écrit La machine de Lord Kelvin en 1992 et avait été publié en France pour la première fois en 1995 chez Rivages. Blaylock, ainsi que quelques autres, est considérés comme l'un des pères fondateurs du steampunk.
Le récit est en fait constitué de trois histoires, liées entre elles par un double fil rouge : la mort de la femme du héros au début du roman d'une part, la machine de Lord Kelvin qui donne son titre à l'ouvrage de l'autre.
Le personnage principal (qui n'est pas toujours le narrateur des faits rapportés), se nomme Langdon St Yves. Scientifique et aventurier émérite, il affronte tout au long de ces pages deux de ses nemesis : le docteur Narbondo, sorte de savant fou toujours fourré dans des machinations pseudo-scientifique visant à extorquer de l'argent à la couronne britannique ; et Parsons, un rival scientifique de St Yves appartenant à l'académie royale, et avec qui la lutte est plus "sportive" que physique.
On le voit, ,un schéma somme toute classique, aux personnages archétypaux, avec St Yves dans le rôle de Sherlock Holmes / Philéas Fog, Narbondo en Moriarty et Parsons dans celui de l'inspecteur de Scotland Yard à la ramasse (je ne me souviens plus de son nom dans la série des Sherlock Holmes). Heureusement, grâce à une écriture fine et à un récit bien construit, Blaylock parvient à sublimer son matériel de départ.
L'utilisation du voyage dans le temps (car oui, il y a des voyages dans le temps) est elle aussi intelligemment exploitée, et réserve son lot de péripéties rocambolesques.
Bref, un très bon moment de lecture, même si pas follement originale (ce qu'on peut aussi mettre sur le compte du grand âge de ce texte) .