Attention, cette critique peut éventuellement être considéré comme du spoil. Ceci étant, j'ai tellement peu aimé ce livre qu'il m'est nécessaire de citer quelques passages pour argumenter et ne pas tomber dans le troll.

Me baladant incidemment dans ma bibliothèque préférée de bouquins fantasy (Imagin'ère, près de la rue Ste Ursule), j'ai remarqué que le tome trois d'une série que je suivais, le Monde de Recluce, était sortit en format poche. Hop, 8€ s'envolèrent de ma poche.
Et ce fut la révélation ...

Avant de m'attarder sur les détails de ce livre, il convient je pense de parler en vitesse des deux précédents tomes. Dans le premier, on fais la connaissance d'un sympathique jeune sorcier nommé Lerris. Dans le deuxième, on le suit dans une deuxième aventure, après qu'il se soit marié. Autant le premier livre m'avait parut original (le thème de la série est l'Ordre et le Chaos plutôt que le manichéisme Bien/Mal), autant le deuxième m'avait semblé inachevé.
Le troisième, donc, poursuit avec brio la tache du second. Avant on se demandait ce qui clochait (on pouvait à la limite émettre quelques hypothèses, mais sans mettre le doigt dessus), maintenant on en est absolument certain.

Tout d'abord, ce qui frappe, c'est la haine qu'éprouve l'écrivain envers son héros. Pendant à peu près tout le livre, l'un des aspects principal qui est mis en lumière est sa connerie. Et quand je dit ça, ça ne veut pas dire sa stupidité dans ses actes, non. C'est simplement que le héros est traité de crétin par tout les autres (et même par lui-même, voyez jusqu'où va le sadisme de l'auteur). Alors évidement ça n'est pas dit explicitement, non. Au lieu de ça, toutes les trois pages, on lit quelque chose du style "il me reste encore des choses à apprendre", "tu ne comprends rien", "tu as grandi dans ton corps mais pas dans ta tête", et autres sympathies de ce genre.
Partant de ce fait, comment faire pour s'accrocher à un personnage insulté par ses amis ? Comment s'identifier, et partager ses aventures avec lui ? Le pire étant l'auto-lamentation. A certain moment, j'ai du m'arrêter de lire tellement j'avais envie de prendre de livre et de le frapper sur la table pour donner envie au héros de se bouger le cul plutôt que de se répéter qu'il est un bon à rien.
Bref, premier point négatif: un héros chiant.

L'un des points positif de la saga était le rapport entre l'ordre et le chaos. Notez l'emploi du passé. L'auteur semble s'être tellement embourbé dans sa définition de ces deux notions, et dans la façon de les représenter physiquement et magiquement, qu'on n'y pige plus rien au bout de dix pages.
Un coup les métaux sont chaotiques, un coup ils sont ordonnés. Un coup le chaos menace de détruire le monde, un autre coup c'est l'ordre. Franchement, cette partie est complètement nulle. On a sans arrêt envie de prendre un doliprane pour essayer de comprendre où l'auteur à voulu en venir.
Là, c'est l'illumination. L'on se dit, dans un moment de ferveur, qu'il a fait de la philosophie ! Non, rapidement il est nécessaire de se désillusionner : c'est simplement totalement incohérent.
Deuxième point négatif : une trame incohérente.

Enfin, dernier point négatif (hélas, il n'y en a pas de positifs, je ne vais pas pouvoir faire de retournement de situation comme c'est souvent le cas), l'action. Vers le milieu du livre à lieu un magnifique combat de deux lignes entre Lerris et un mage blanc surpuissant (d'après les indications du livre, un mage blanc plus puissant que tout ceux qui l'ont précédé, pour être précis) se produit. Génial. On lit le paragraphe et hop, c'est fini. Lerris a vieilli de dix ans et son adversaire est mort.
Nous par contre, on a pas vieilli. En quelques lignes tout a été terminé. BORDEL! Où est le combat plein de feu et de magie ? Où est l'affrontement entre deux puissances ? Où est la fantasy, putain de bordel de merde ? Même le discours du méchant (ça même l'auteur ne pouvait pas y couper sous peine de lapidation publique) est un petit truc de dix lignes dont on se fout royalement et qui se résume en une simple phrase: "Rejoint moi et passe du coté obscur de la Force".
Ca sent le déjà vu.
L'auteur a semble-t'il essayé de faire du réalisme. ET BIEN NON, FAUT PAS LE FAIRE QUAND ON ECRIT DE LA FANTASY. Merde. Déjà l'apparition des armes à feu a forcé l'action à se réduire à peau de chagrin (quand un type peut vous tirer dessus avant que vous ne l'ayez vu, mage ou pas, les balles ça laisse des trous). Maintenant, on a carrément plus rien à se mettre sous la dent ...

Bref, récapitulons.
Un héros pitoyable.
Un univers sans queue ni tête.
Une action inexistante.
Un livre nul.

A la limite, le seul moment amusant réside dans une seule phrase prononcée par la femme du héros, Krystal, devant les parents de ce dernier. La première personne à parler est la mère de Lerris, le narrateur est Lerris lui-même, et Gairloch est le poney de Lerris:

«Elle sourit à Krystal.
— Est-ce que Lerris à fait des progrès ? Etant petit, il n'aimait pas beaucoup monter à cheval.
— C'est un bon cavalier, à présent.
— A partir du moment où je voyage avec Gairloch, ajoutais-je en servant Krystal en nouille du plat qu'elle me tendait.
— Même sur d'autres montures.
Krystal passa les nouilles à Justen, puis je nous servis du ragoût. Je tentai de ne pas m'étrangler devant le ton amusé qu'elle s'efforçait de dissimuler.»

Devinez de quelle monture parle Krystal ...

Et pourtant, même dans cette réplique, on a des détails dont on se fiche royalement et que même Balzac n'aurait pas osé mettre dans ses romans (à moins que le plat de nouille n'ai foutu une indigestion au héros et qu'il n'ait été en mesure de sauver le monde, on a pas vraiment à en parler au beau milieu d'une réplique basée sur le comique de la chute, bordel ...).
arcanis
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le 22 sept. 2010

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Maël Nison

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