Souvenir d'enfance

Au même titre que Du vent dans mes mollets de Raphaële Moussafir, ce roman "jeunesse" figure parmi mes préférés. Je l'ai lu à 10 ans environ, et j'ai adoré. Peut-être parce que le style était simple, mais joli. La narratrice avait 14 ans et me paraissait être une adulte (avec le recul elle est encore jeune), avait un groupe d'amis en or et semblait avoir une vie palpitante. Étienne, dit Mon Commandant, Allison et Fleur. Et il y a Liouba, cette fille qui ressemblait à une copine de ma classe en CM2.

Ce n'est pas l'histoire de l'arrivée de Liouba qui m'a remuée quand j'étais petite : c'était cette histoire de Sandra, de cette famille un peu décousue, de cette adolescente sans père, de cette incertitude dans le choix de vie et de tous ces éléments factuels qui m'ont tout de suite mise à l'aise avec ce roman. Je ne comprends toujours pas l'arrivée de l'Anglais-Argentin, ni la cleptomanie de Liouba, ni l'homosexualité plus ou moins refoulée d'Etienne, mais je comprends que j'aime ce livre et que je suis et serai toujours touchée quand, à la fin du chapitre carrément bizarroïde du prof d'arts-plastiques, Sandra se rend compte que l'élève hors du commun, c'est elle.

Qui plus est, dans ma famille maternelle, il n'y a qu'un seul garçon dans tous mes cousins (nous sommes 13 filles). Une sorte de malédiction. Comme chez Sandra.