Un Romain à l'idée fixe

À l'occasion de l'exposition qui a été consacrée au réalisateur Sergio Leone la cinémathèque a sortie ce livre de Christopher Frayling. À l'intérieur on retrouve une analyse du cinéma de Leone, enfin les films du réalisateur n'ont pas réellement besoin d'avoir un éclaircissement, son travail est suffisamment lisible pour quiconque regarde ses films. Ce qui est intéressant c'est de connaître la vie de Leone, bon le livre conversation avec Leone retrace déjà dans de longs entretiens le parcours du réalisateur et celui de sa famille. On retrouve dans La révolution Sergio Leone aussi tout un tas d’interviews des principaux acteurs qui ont travaillé avec Leone. Elie Wallach, Clint Eastwood, Claudia Cardinale, et bien d'autres, on retrouve aussi des collaborateurs de Leone. Parmi eux les scénaristes Sergio Donati et Luciano Vincenzoni, ce dernier n'avait pas son pareil pour traiter Leone d'inculte, dans toutes les interviews qu'il a donné ce mot revient constamment. S'il traite Leone d'inculte ce n'est que pour une chose, c'est parce que Leone ne lisait pas. Par contre il avait une formidable mémoire visuelle. S'il y a bien un élément qui revient constamment dans les entretiens des uns et des autres, c'est la capacité de Leone de se souvenir des films des autres et des plans qui l'ont marqués pour créer ses propres œuvres. Eastwood n'est pas le seul à dire que son attention de l'image était très important, mais il est le seul à dire que c'est cet élément qui fait tenir les films de Leone. Il dit que les scénarios sont plutôt faibles. Il a certainement raison, du moins pour les premiers films réalisés par Leone. La force du réalisateur tient dans son formidable sens de la mise en images, mais les scénarios eux sont loin d'être banal. Pourtant Donati et Vincenzoni ont fait le travail comme ils l'ont fait pour d'autres metteurs en scène. Vincenzoni s'étonne dans les bonus du film mon nom est personne de voir ce qu'a fait Leone des scénarios qu'ils ont écrit, car pour lui c'était de petites choses. Les autres réalisateurs pour lui n'ont pas fait de grands films avec les scénarios que le duo a écrits. Pour lui c'est la façon de réaliser qui fait toute la différence. Il avait certainement raison, le sens de l'image de Leone rend ses films captivants. Lors de l'interview Vincenzoni évoque le script qu'il avait écrit pour le bon, la brute et le truand. Leone n'a jamais voulu entendre parler de cette suite, et encore moins en lire le scénario. On en apprend plus sur le seconde volet de l'aventure, car Vincenzoni explique le début du film. À la lecture on se dit que Leone a bien fait de ne pas faire cette suite, car il faut bien reconnaître que ça n'a rien d'emballant. Eli Wallach et Lee Van Cleef, avaient acceptés de faire partie du projet. Clint Eastwood lui a décliné l'offre, cependant son personnage devait intervenir en voix off, puisqu'il était mort. Un réalisateur avait été trouvé en la personne de Joe Dante, c'est lui qui devait réaliser cette suite, le projet n'a jamais vu le jour. Nul doute que le film n'aurait jamais égalé le cinéma de Leone.