Bonjour à tous,
Me revoilà devant vous, après un temps d' absence. Je suis ravi d' être ici. Avec un titre pareil, ce livre était fait pour moi. Car j' ai été dégouté de la philosophie par le lycée qui en a fait quelque chose d' abscons et de péremptoire. J' ai redécouvert la philosophie à la fac par ma propre démarche. Alors quand ce diable d' Alexandre Jollien sort un livre avec un titre pareil, cela m' intrigue au plus haut point. Et surtout ça correspond à un état d' esprit qui est proche du mien. Comment allier la philosophie avec la joie de vivre ? Comment allier philosophie et quotidien ? Car pour beaucoup la philosophie est très éloignée de leur quotidien. Mazette ! Rien de plus faux. En revanche, quand on lit Kant, on peut comprendre ce dégout. Mais, aller lire Aristote jeune gens. Il est la preuve même que la philosophie peut toucher n' importe qui.
Bref. Je m' égare. Malmené par la vie dès la naissance, Alexandre jollien, à la recherche d'un autre lui même, double parfait, nous livre sans fard ni tabou les réflexions nées de son addiction au voyeurisme plus qu'au sexe lui même, comme s'il cherchait, en allant au fond du fond comme il aime à le dire, la force de remonter à la surface libre et régéneré.
Ce livre est une leçon de (re)penser l'existence , une feuille de route pour épurer la vie de ses psychodrames et des problèmes qui n'en sont pas quand tout nous invite au festin de la joie et du bonheur, corps et âme. Il convoque au fil des pages une éminente assemblée de vieux potes, Hobbes, Nietzsche, Schopenhauer, Freud, Epicure, etc… et nous livre avec humour et espièglerie, dépouillé de préjugés et en toute conscience, une recette de mieux vivre.
Avec en prime l'absolution à nos erreurs, nos dérives, nos failles et nos handicaps, seule solution de danser sa vie pendant le (court) temps qui nous est imparti....
Mais il y a un hic. C' est que ce philosophe a un vice. et, il se plait à l' étaler de façon impudique au fil des pages. Est-ce un problème ? Que nenni brave gens. Rousseau dans ses confessions nous livre ses élans masochiste dès sa plus tendre enfance. En quoi est-ce plus choquant ?
J'aime beaucoup Alexandre Jollien, il est pour moi l'une de ses personnes qui nous aident à progresser, dont la lecture ou l'écoute font un bien fou et nous enrichissent. J'ai donc lu la Sagesse Espiègle comme chacun de ses livres. Au début, j'avoue, il m'a énervée, franchement, je me suis sentie flouée, comment donc, cet homme dont j'essaie de suivre les enseignements, lui, moine bouddhiste, serait en proie à une addiction, de celles que généralement on ne révèle pas (et encore moins quand on est un moine bouddhiste et philosophe), une addiction sexuelle aux sites de rencontres aux vidéos par webcams et les escorts boys. Puis ensuite, très vite, on comprend la démarche d'Alexandre Jollien, cette formidable recherche, ce chemin long et difficile pour s'accepter tel qu'il est, accepter son corps qu'il a en horreur, et à sa lecture, on apprend à laisser de côté le regard des autres, la peur du qu'en dira t on. C'est un livre fort et déstabilisant, mais j'ai trouvé admirable cette façon qu'a Alexandre de se livrer de cette façon, même si lui n'aime pas du tout qu'on le trouve admirable, et qu'on lui dise. Excellent!
En somme, lecture réjouissante et agréable que ce parcours des solutions possibles à notre mal de vivre offertes par la philosophie, qui intercale l'expérience d'un "il" entré en dépendance et la parole du philosophe désireux de construire une "polyclinique" existentielle : Nietzsche et l' étoile qui danse sur le chaos ; Spinosa et la joie plutôt que le renoncement ; "nous" plutôt que "je" égotique ou "on" anonyme de la lâcheté collective ; Cioran et son présent,... acceptation des contradictions qui nous font,... Et quel terme au parcours de notre addict ? plutôt la sagesse collective mais ô combien philosophe et libre des groupes de parole anonymes. Un beau chemin vers la liberté intérieure.
Si je vous donne envie de lire cet auteur, j' en serais ravi. La lecture nous enrichit et nous élève vers un monde de possibilités multiples. Elle nous rend libre. La lecture nourrit l' âme et nous permet une réflexion sur notre finitude. Lisez jusqu' à en perdre haleine. Les livres sont précieux. Suarez nous dit que sans la lecture, nous plongeons dans un monde de robots purement mécanisées. Au plaisir de revenir vers vous. Tcho les amis.