La série B française par Alligator
Janvier 2009:
Difficile à lire tant les auteurs investissent le sujet avec les poches pleines. Trop. Beaucoup de fracas. Surtout beaucoup de haine et de sectarisme aigri.
La lecture s'en ressent. C'est difficile, laborieux, souvent vulgaire même. Afin d'éviter les répétitions sur le mot "italiens" on pousse la lourdeur stylistique jusqu'à prendre "ritals" ou "macaronis". C'est vous dire le niveau. Souvent d'ailleurs on a plus l'impression d'avoir à faire à des ados boutonneux qui se déchaînent dans leur révolte du monde injuste. Ils font rien qu'à nous embêter!
Les contradictions sont légions. Ex: le CNC se trouve paré du costume d'ogre impartial et mauvais monstre (à la fois parangon d'un intellectualisme abject et d'un popularisme putassier) qui ne donne jamais un sou aux pauvres artisans passionnés de la série B... mais cela n'empêche pas les auteurs d’égrener les exemples contraires démontrant l'apport tant bien que mal aux auteurs.
Le discours est toujours le même : halte au sectarisme du cinéma élitiste ou du cinéma populaire! A bas Sautet et Rohmer, à bas Veber et Poiré! Seuls comptent les auteurs gore et amateurs.
En fustigeant la condescendance des autres cinémas les trois auteurs ne se rendent pas compte qu'ils créent leur propre ton obtus.
Plus qu'un livre d'amoureux d'un cinéma c'est avant un livre de haineux d'autres cinémas. Ce qui rend la lecture détestable la plupart du temps.
Heureusement, la part belle est donnée en deuxième partie à des entretiens avec des auteurs, producteurs, acteurs de la série B... Z surtout à dire vrai. Et ça permet de respirer un peu : les artistes ont heureusement un recul plus aérien que les trois trous du cul qui ont torché ce bouquin.