Publié sur L'Homme qui lit :
Alors que cette année j’ai décidé de partir en vacances à San Francisco (entre autres), tomber sur un roman dont l’action s’y déroule était une opportunité originale de découvrir la ville sous un angle littéraire, avant de m’y balader en touriste. C’est donc avec ce second opus d’une saga policière autour de la détective privée Claire DeWitt, un truc qui n’est franchement pas mon genre, que j’ai fait la rencontre de Sara Gran. Il est utile de préciser qu’elle est essentiellement connue en France pour Viens plus prêt et Dope, ses premiers romans traduits dans l’hexagone chez Sonatine.
Dans cette ville réputée pour son tramway, son Golden Gate et sa baie régulièrement brumeuse, nous suivons donc cette détective assez originale, qui décide de mener l’enquête après que son ex, un musicien du nom de Paul Casablancas, se fasse tuer chez lui dans ce qui semble à première vue, et de l’avis de la police, être un cambriolage ayant mal tourné.
Flanquée de son nouvel assistant, Claude, qui n’y connaît absolument rien mais semble miraculeusement faire l’affaire, et d’une étrange passion quasi-sectaire pour un détective français dont les citations servent régulièrement de mantra, voilà Claire DeWitt partie à l’assaut de la ville pour retrouver les guitares dérobées à la victime, espérant remonter jusqu’à celui ou celle qui aurait pu commettre le meurtre.
Je ne mentirais pas en disant que j’ai été subjugué par ce roman, car ce n’est pas le cas. Il se lit étonnement vite, et je l’ai terminé en quelques heures seulement, mais sans vraiment y prendre de plaisir. Le personnage principal est une détective un peu bizarre, on pourrait lui trouver des airs de Jessica Jones, l’héroïne détective hors norme de la série éponyme de Netflix, mais nous n’y sommes pas vraiment avec Claire DeWitt, qui une page sur deux se sniffe d’énormes poutres de cocaïne au point d’en devenir franchement pénible bien avant la moitié du bouquin. Un thème cher à Sara Gran qu’on retrouvait déjà dans Dope…
L’auteur choisi de construire son enquête sur l’homicide du musicien en parallèle d’une des premières enquêtes de la jeune détective, et ce à l’aide de flashbacks qui ne servent finalement pas à grand chose d’autre si ce n’est qu’à nous offrir un peu plus de cocaïne et de débauche au passage, mais à New-York cette fois.
Bref, un roman qui se lit bien, mais dont l’intrigue est assez creuse et légère : quand on se résume le livre une fois terminé, on se dit que c’est un peu mince comme scénario de polar, comparé aux nombreuses digressions à mon sens inintéressantes. Et même si San Francisco ressemble désormais dans ma tête à une ville de hippies bouddhistes vivant en communauté, de musiciens hipsters et de cocaïnomanes, j’irai quand même y passer mes vacances.