J'ai découvert Schopenhauer via Michel Houellebecq et, ce serait-ce que pour ça, je ne pourrai jamais totalement rejeter cet écrivain même si mon enthousiasme initial pour ce dernier s'est nettement refroidi. Houellebecq se complaît en effet dans le cynisme alors que l'itinéraire proposé par Schopenhauer est tout autre.
Après de longues tergiversations, je me suis finalement lancé dans l'aventure il y a maintenant cinq ans et j'ai acheté les deux volumes de l'oeuvre majeure du philosophe: Le Monde comme volonté et représentation. Le premier tome contient l'ouvrage proprement dit tandis que le deuxième recueille des compléments, loin d'être inintéressants. Si j'avoue ne pas avoir tout compris et avoir dû fournir des efforts pour suivre la pensée du philosophe, je n'ai jamais eu l'envie de décrocher tant la lecture était passionnante. Lire Schopenhauer, c'est en effet découvrir la pensée d'un homme d'une intelligence époustouflante et d'une érudition riche et variée. C'est aussi découvrir une philosophie d'une rare puissance et profondément cohérente. C'est enfin comprendre une philosophie non seulement intellectuelle mais aussi ancrée dans le réel, déclenchant une remise en question de sa vie.
C'est là où l'ouvrage de Céline Belloq prend tout son sens. A l'instar des philosophies de l'antiquité grecque, la philosophie de Schopenhauer est une philosophie théorétique, c'est-à-dire une philosophie qui doit être non seulement comprise mais vécue.
Je recommande donc l'ouvrage de Céline Belloq à ceux qui seraient intimidés par la lecture du Monde comme volonté et représentation car il constitue une bonne introduction à la pensée du philosophe, claire et synthétique, et propose des exercices pratiques, indispensables pour une bonne compréhension de sa philosophie.
Pour l'anecdote, ça m'a fait plaisir de découvrir en couverture une représentation de Schopenhauer jeune: le bougre n'avait en effet que vingt-six ans quand il a achevé son oeuvre maîtresse, Le Monde comme volonté et représentation!