4 486 pages plus tard, la saga s'arrête là... Et il est à croire que si Mazo de la Roche n'était pas décédée en 1961, son oeuvre, écrite entre 1927 et 1960, aurait continué ; en tout cas, le dénouement qu'offre ce seizième et dernier tome le laisse supposer.
Comme il va être difficile de se détacher de tant de personnages qui, depuis trois mois, font partie de mon quotidien !
"- Ciel ! Pourquoi les rapports de famille sont-ils aussi compliqués ?
- Ils sont terribles, dit Finch, et merveilleux. Ils sont la substance même de la vie."
Cet extrait résume bien, à mon avis, l'état d'esprit qui donne vie à ce grand roman-fleuve qui se lit comme on regarde une série télévisée. La précision photographique est là qui rend hommage à la campagne "so nature writing" canadienne, ainsi que l'esthétisme des décors, des costumes, et la profondeur de chacun des nombreux personnages.
Dans ce dernier tome si capital pour le lecteur rendu dépendant, complaisamment soumis à son addiction, le récit se fait dramatique jusqu'à la noirceur, avec même quelques accents de thriller auxquels l'auteure n'avait pas habitué son lecteur. Un crescendo émotionnel qui conclut à merveille cette intimité étroite tissée avec les personnages et les lieux au fil des milliers de pages.