Résilience et pathologies post traumatiques dans le roman
"Le chagrin et la Grace" , ou comment aborder de façon directe le thème de la résilience, du choc post-traumatique, du non-retour en arrière, des non-dits et secrets familiaux, des névroses, en choisissant le drame de Columbine comme fond d'écran.
Le socle de l'histoire est vrai puisqu'il s'agit de la tuerie de Columbine en 1999, aux Etats-Unis, mais le roman en est un puisque les personnages ne sont que fiction. Une écriture enlevée, riche, des personnages torturés et complexes, une histoire de famille sous-jacente qui cale le roman entre le psychodrame et la recherche de soi-même. S'ajoutent des intermittents, personnages de passage qui font rire, sourire, charment, attristent. On aborde en diagonale le sujet de la dépendance aux psychotropes, l'éternel célibataire qui travaille dans la boulangerie de sa mère, l'artiste nevrosé, mais finalement seul le sujet du choc post-traumatique sera couvert par l'auteur du début à la fin, et sera le fil rouge, semble-t-il.
Finalement, le héros, Caelum, est un homme tiraillé qui cherche à se construire en reconstituant l'histoire de sa famille sur cinq générations, un homme meurtri, fort, faible, en soutien de sa femme, spectatrice de la tuerie qui ne s'en relèvera pas.
Ce livre est une "fresque humaine", brillamment écrit, à lire.