Alors que je venais de terminer un roman qui m’a hanté pendant quatre mois parce que je n’arrivais pas à en venir à bout, un roman aux grandes questions existentielles et à l’histoire tristement grotesque, j’avais besoin d’un peu de légèreté. Et franchement, Bragelonne, c’est généralement la promesse d’un livre sans prise de tête.
Ces derniers temps, ma gentille librairie met à l’honneur en tête de gondole certains ouvrages de l’éditeur. Les couvertures sont soignées, de belles invitations à découvrir le steampunk, des noms évocateurs de lectures passées, des tranches de bouquins flamboyantes… Comment résister ?
Et puis lorsque l’on voit le nom de Mark Gatiss et que l’on est adepte de la culture anglaise, forcément, on se laisse tenter…
Car si Le Club Vesuvius est le premier bouquin de Mark Gatiss, celui ci n’en est pas à son coup d’essai du côté de l’écriture.
Mark Gatiss, toute personne de bon goût le connait : il s’agit du Mycroft de Sherlock. Mais bien plus qu’un acteur, c’est aussi un scénariste de talent. Car non content d’avoir scénario plusieurs des épisodes de Sherlock, le monsieur est aussi scénariste sur le reboot de Dr Who. Pour ne citer que cela. Et quand on a écrit pour deux séries phare de la BBC, deux séries au succès mondial, deux séries justes géniales, en théorie, c’est qu’on a du potentiel.
Alors me voilà donc plongée dans les aventures de Lucifer Box. Dandi et portraitiste le jour, agent secret au service de la couronne la nuit.
Il faut croire que Gatiss à une préférence pour les personnages de génie ayant tendance à être légèrement imbu de leur personne et un chouilla irritant. Son héros ici ne fait pas exception à la règle.
Ceci dit, on peut avoir un personnage qui donne envie de le gifler et en faire un héros aimé des foules.
Je ne sais pas si Lucifer Box sera aimé des foules, mais quoi qu’il en soit, le personnage est plutôt sympathique. Enfin, Gatiss nous le rend attachant dirons nous. Car s’il est prétentieux et imbu de sa personne, s’il a du talent pour pouvoir agir de la sorte, il n’en a pas moins ses faiblesses et ses petits défauts qui donne envie de le pardonner et de le voir sauver sa peau.
Comme le choix de l’éditeur le laisser présager, le livre se laisse lire et n’est pas bien compliqué. Venant d’un tel auteur, on aurait put attendre quelque chose de plus élaboré, de plus sensationnel, de plus complexe, mais il n’en reste pas moins que ce premier volet des aventures de Box reste plaisant à lire pour se détendre sans trop réfléchir.
Les coups de chances du personnage, qui lui permettent d’avancer dans son enquête (car on peut difficilement appeler autrement certains coup de pouce qui lui sont donnés), sont contre-balancé par un rythme plutôt agréable qui vous transporte sans vous brusquer et par un humour du personnage qui n’est pas déplaisant. Ses petits vices et ses défauts bien revendiqués permettent au personnage de faire sourire le lecteur d’une simple phrase et ce genre de lecture reste sympathique.
Les aventures de Fox se suivent donc avec plaisir, de Londres à Naples, du chic de Downing Street (au 9, pas au 10) à la chaleur étouffante du Vésuve. Les compagnons de route du héros sont plutôt sympathiques et son enquête, bien que d’allure un peu simple, n’en a pas moins une trame plus compliqué que le roman ne le laisse paraître.
On regrettera donc de la part de Gatiss de ne pas nous offrir un roman superbe à l’intrigue puissante et aux personnages profonds, mais Le Club Vesuvius est un petit roman plein d’humour et d’aventure qui se laisse lire après une rude journée, simplement pour se détendre. Un roman que j’aurai probablement adoré étant adolescente et qui plaira certainement aux lecteurs ayant des attentes moins élevées que moi de la part de l’auteur.
Roman gentillet plein d’aventures et de rebondissement Le Club Vesuvius n’est certes pas le roman du siècle, ni l’oeuvre majeure de Gatiss, mais une lecture agréable et rafraichissante.