Publié sur L'Homme qui lit :
Voilà enfin le livre qui va réunir les amateurs de polars et les fervents admirateurs de la littérature nord américaine de l’après-guerre ! Adam Langer interprète son propre rôle dans son sixième roman (le second publié en France, après Les Voleurs de Manhattan sorti en 2012 chez Gallmeister), une fois encore satyrique sur le monde de l’édition.
Langer est donc un écrivain raté, rongé par les souvenirs de ses années de rédacteur –chargé des portraits d’auteurs– dans un magazine littéraire qui a depuis fait faillite, et qui n’a publié qu’un seul livre sur l’histoire de son père inconnu, dont l’unique succès aura été de le brouiller un peu plus avec sa mère. Marié, sans emploi, il s’occupe de ses enfants tandis que sa femme enseigne les sciences politiques dans une université.
Aussi quand il tombe par hasard sur Conner Joyce, auteur de romans policiers en perte de lectorat dont il avait réalisé une interview quelques années plus tôt, en pleine tournée promotionnelle de son dernier roman, il n’hésite pas à aller le saluer. L’ancien auteur à succès peine désormais et ne rassemble qu’une poignée de curieux lors de ses séances de dédicaces.
Lors de sa dernière lecture publique, il fera la rencontre d’un excentrique et richissime collectionneur de livres : Dex, pour Dexter Dunford, flanqué en permanence d’un garde du corps d’Europe de l’est. Dex lui proposera un travail original contre rémunération : rédiger pour son seul plaisir un roman qui ne sera jamais publié, et qui ira retrouver sa collection personnelle déjà riche des grands noms de la littérature américaine. À la clé ? Beaucoup, beaucoup d’argent, ce qui arrangerait bien Conner dont l’éditrice vient de le lâcher. La condition ? Signer un contrat et le respecter.
Conner signe alors une sorte de pacte avec le diable, et les mésaventures s’enchaîneront aussi vite que l’espoir d’une vie tranquille disparaît. À qui pourrait-il confier ses problèmes, si ce n’est à Langer… ?
Le Contrat Salinger est un roman qui se lit facilement, l’histoire est vivante et on et vite happé dans l’enchaînement des rebondissements, car même quand on pense entrevoir le dénouement, un nouveau rebondissement vient tout chambouler de nouveau. Ce n’est pas mon polar de l’année mais il faut lui reconnaître une sacré imagination, le tout se déroulant dans le milieu un peu fou des livres et de l’édition.