Entre son titre énigmatique – Le Dernier des nôtres – et son sous-titre romanesque – Une histoire d'amour interdite au temps où tout était permis... –, le deuxième roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre a attisé ma curiosité. Auteure jusque-là inconnue pour ma part (il faut dire qu'elle est peu prolifique – Fourrure, son premier roman, a paru en 2010), la lecture de ce livre passionnant à fait naître en moi deux certitudes : je me jetterai sur son prochain ouvrage les yeux fermés et, d'ici là, je vais lire au plus vite le premier.


Le dernier des nôtres nous fait voyager tour à tour dans le New-York du début des années 70 et dans l'Allemagne nazie de la fin de la seconde guerre mondiale. Ces deux époques sont liées par Werner Zilch, le personnage principal ; narrateur des chapitres new-yorkais, le jeune homme, né en Allemagne en 1945, débarqué aux Etats-Unis peu de temps après sa naissance et adopté par une famille américaine alors qu'il était âgé de trois ans, va tomber éperdument amoureux. Mais sa relation avec Rebecca, fille de l'un des hommes les plus riches et les influents au pays de l'Oncle Sam, ne va pas s'avérer aussi idyllique que les débuts pouvaient le laisser espérer ; des blessures aussi profondes que vieilles vont surgir et faire affleurer un passé dont Werner ne soupçonnait pas l’existence.


Drôle et léger dans sa première partie, ce roman prend de manière brillante un virage sombre et dur lorsque le fil de l'intrigue se déroule. L'histoire commence avec une histoire d'amour, belle et passionnée, et glisse lentement vers un récit plus dramatique où les interrogations – des personnages mais aussi du lecteur – sont plus nombreuses. Grâce à une plume fluide mais non moins érudite, les pages défilent et il est difficile de poser le livre ; happé par le destin de Werner, un besoin impérieux d'avancer dans le récit s'est emparé de moi, comme sous l'emprise d'un sort que m'aurait jeté Adélaïde de Clermont-Tonerre.


Comme diraient nos amis anglo-saxons, Le dernier des nôtres est un véritable « page-turner » où l'auteure mêle talentueusement histoire et fiction, romance et gravité, et où elle parvient habilement à nous interroger sur le bien, le mal, la justice et la vindicte. Un roman passionnant, talentueux, brillant, émouvant, joyeux et bien plus encore !

Cortex69
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le 23 oct. 2016

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Cédric Moreau

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