Dans le dernier tome de cette trilogie, John Daker, alias Erekosë, quitte les plaines gelées d'Urilik Skarsol pour rejoindre les royaumes de la roue du Prince Flamadin. Il devra, une fois encore, sauver le monde mais, alors qu'on pourrait craindre une répétitivité lassante, Michael Moorcock parvient brillamment à renouveler le thème et nous gratifie de quelques rebondissements inattendus.
Comme pour le tome précédent, j'ai apprécié que l'auteur prenne le temps d'installer le décor, d'autant que les royaumes de la roue sont variés et dotés chacun d'une ambiance propre. Certaines images restent en tête, comme le rassemblement des vaisseaux-coques et la rencontre avec les Princes Ursins. le dépaysement est au rendez-vous.
D'ordinaire solitaire, le Champion Eternel aura cette fois un compagnon en la personne d'Ulrich von Bek. Héros d'un précédent roman de l'auteur (Les Chiens de guerre et la douleur du monde, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu pour apprécier ce roman), Ulrich est un allemand de la seconde guerre mondiale, en lutte contre Hitler. Il se retrouve embarqué dans une histoire qui le dépasse mais sera un allié de poids pour le Champion Éternel et un personnage particulièrement sympathique pour le lecteur.
Comme dans Les Guerriers d'argent, l'aventure commence doucement pour monter en intensité au fur et à mesure que les enjeux se dévoilent et terminer dans un feu d'artifice final grandiose. J'ai refermé le livre avec le sentiment d'avoir enfin découvert la définition du mot Épique.
Après un premier tome que j'avais trouvé sympathique malgré ses défauts, Michael Moorcock a su élever son jeu pour les deux tomes suivants et nous offre une trilogie de haute volée. Moins connue que le cycle d'Elric (qu'il me tarde de lire, maintenant), elle mérite l'attention de tout amateur de fantasy qui se respecte.