Étrangement, lorsque j'ai lu le premier quart du livre, je me suis tout de suite dit qu'il devait s'agir du premier roman d'Ogawa Ito. Naïf, parfois maladroit dans la narration, avec des phases extrêmement rapides très loin d'être fouillées. Et en fait non. Il s'agit déjà de son 3ème roman.
Alors que s'est-il passé ?
L'histoire d'amour entre Chiyoko et Izumi se déroule dans les premières pages du livre, tellement rapidement que l'on a du mal à suivre, à ressentir l'émotion de cette relation. Ogawa fait facilement l'impasse sur les difficultés de basculer dans l'homosexualité lorsque l'on a toujours été hétérosexuelle, qui plus est avec un enfant issu d'un premier mariage - sujet qui aurait pourtant été passionnant. Il en est de même pour
la grossesse de Chiyoko, arrivée comme un cheveu sur la soupe et presque anecdotique.
Le roman s'articule principalement sur la vie au Machu Picchu, et sur l'évolution de la famille Takashima. J'ai aimé cette partie, mieux racontée, plus fouillée au niveau de la relation entre tous les personnages. J'ai apprécié également ne pas tomber dans le schéma classique d'Ogawa Ito, celui de dépeindre la vie de personnages transitoires (comme c'est le cas dans Le Restaurant de l'amour retrouvé ou La Papeterie Tsubaki et sa suite La République du bonheur) - schéma qui peut parfois être lassant.
Comme à son habitude, l'auteure est douée pour faire passer une douceur propice à l'évasion. Une petite bulle à part où l'on prend plaisir à plonger. Dommage que certaines parties bâclées viennent gâcher le plaisir, car le roman aurait pu être une véritable réussite.