J'ai adoré les quatre tomes de L'Amie prodigieuse et c'est avec une certaine excitation que j'ai attaqué cet autre roman d'Elena Ferrante.
L'on retrouve avec plaisir le style de l'auteure, les personnages si réalistes que l'on peut facilement les imaginer là, devant soi, les dialogues truffés d'émotions contradictoires et les scènes d'introspections que l'on pourrait facilement s'attribuer.
Malheureusement, le récit souffre d'un manque de rebondissements qui rend le tout plutôt plat et donne la désagréable impression que l'auteure n'a pas grand chose à dire. J'ai trouvé ça particulièrement gênant sur les deux premiers tiers du livre. L'enfance de Giovanna n'est pas particulièrement digne d'intérêt et les scènes se poursuivent et se ressemblent. Le dernier tiers du livre reprend un peu de dynamisme avec son adolescence et ses prises de position. La plume merveilleuse d'Elena Ferrante ne peut que nous engager à poursuivre le récit et sa magie opère de nouveau.
Toutefois, la fin laisse aussi une désagréable impression : les nœuds construits pendant le roman se défont sans prévenir, laissant le goût amer que l'histoire a été finie à la va-vite. La scène finale m'a laissée tout autant perplexe, tant elle m'a parue vide de sens.
Si l'on ne peut pas dire que cette histoire est ratée, je recommanderais toutefois de ne pas commencer par ce roman pour découvrir l'auteure de talent qu'est Elena Ferrante.