À douze ans, Giovanna, la narratrice, cesse d'être une enfant. Élevée dans une famille bourgeoise, elle n'a aucune relation avec la famille de son père et notamment sa tante Vittoria, une femme qui allie à la perfection laideur et propension au mal, envieuse, arrogante, ingrate, cruelle qui a monté tout le monde contre son père. Giovanna n'a plus qu'une idée : rencontrer Vittoria.
Vittoria ne va pas lui déplaire, elle est effrontée, ne pratique pas la langue de bois, elle dit les choses crûment. Elle la traite comme si elle avait son âge, comme une confidente, comme une complice. Elle lui apprend à comprendre et à regarder au-delà des apparences.
Quel plaisir de retrouver la plume vivante et réaliste d'Elena Ferrante, dans ce roman elle reprend ses thèmes de prédilection, l'adolescence, l'amitié, les désirs naissants, l'apprentissage de la vie et du sexe, la découverte de l'amour et bien sûr Naples et ses quartiers en toile de fond. Elle sait parfaitement décrire la pénible entrée d'une adolescente dans le monde des adultes ; sa grande fragilité, son mal-être et sa mélancolie. Giovanna sent en elle un violent besoin d'être abjecte, tout l'indispose : voisins, passants camarades, profs et ses parents surtout.
« Moi, je me dis que j'étais ratée, comme un gâteau quand on s'est trompé d'ingrédients. »
Je n'ai cependant pas ressenti la même satisfaction à la lecture de ce roman, aucune surprise, j'ai eu l'impression d'une certaine répétition avec « l'amie prodigieuse », des personnages moins attachants, quelques longueurs aussi.
Ce récit navigue entre les mensonges et les secrets qui se nichent derrière des amitiés de convenance,
« Des mensonges, encore des mensonges ; les adultes les interdisent et pourtant ils en disent tellement. »
Quand le roman se termine, Giovanna a 16 ans, sans aucun doute Elena Ferrante va utiliser son personnage dans d'autres livres, à suivre donc…