"Quel mortel, quel être doué de la faculté de sentir, ne préfère pas au jour fatigant la douce lumière de la nuit avec ses couleurs, ses rayons, ses vagues flottantes qui se répandent partout. Oh ! comme alors l’ame, avec ce qu’elle a de plus intime, respire cette lumière du monde gigantesque des astres ! La pierre aussi la respire, la pierre qui étincelle, et puis la plante qui ouvre ses pores, et puis l’animal sauvage ; mais avant tout l’étranger avec ses regards ardens, sa démarche incertaine et ses lèvres tremblantes ! Car c’est elle qui, semblable à un roi de la nature terrestre, opère d’innombrables métamorphoses, noue et dénoue mainte alliance, et entoure de son image céleste les choses d’ici-bas, et c’est sa présence qui nous révèle les merveilles de l’empire du monde."
Novalis, Hymnes à la nuit, 1.
"Que la Lumière n'a pas besoin de définition
107 - S'il y a dans l'être quelque chose qui n'a besoin ni qu'on le définisse, ni qu'on l'explique, c'est cela l'apparent (zâhir). Or il n'est rien qui soit plus apparent que la Lumière. Donc il n'est rien qui soit plus que la Lumière indépendant de toute définition."
Shihâbôddîn Yahyâ Sohravardî, Livre Premier, Sur la Lumière et son essence. Sur la Lumière des Lumières et ce qui émane d'elle en premier.