Critique de Le Livre des brèves amours éternelles par Thomas Judes
Chef d'oeuvre
Par
le 11 oct. 2014
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Avec les couleurs, le peintre Pierre Bonnard est sans cesse à la recherche de « nouvelles combinaisons qui répondent aux exigences de l’émotion ; » s’il s’est rallié un temps aux nabis, il se disait en dehors de toute école et il est resté à l’écart du surréalisme, du cubisme et de toutes les autres révolutions picturales du début du 20e siècle, restant tranquillement au Cannet dans le sud, à suivre son propre cheminement. Loin de Paris, il poursuit une œuvre de coloriste capturant l’instant, la vie qui passe, le vol d’un oiseau, l’épanouissement d’une floraison, des scènes d’intérieur, et sa femme Marthe, qu’il a peinte et dessinée des centaines de fois. Cette longue introduction pour faire un parallèle avec ce roman de Makine, composé de 8 courts récits situés dans les années 80 et 90, au pays des Soviets. Plusieurs sont magnifiques, comme « Une doctrine éternellement vivante » ou « Les prisonniers de l’Eden ». Chacun raconte des moments particulièrement intenses de la vie des personnages, comme une parenthèse, aussi infime soit-elle, qui les émancipe de toutes les conditions économiques, matérielles ou politiques qu’ils peuvent subir. Makine ne réduit jamais ses personnages à leur apparence, on dirait qu’il lit à travers eux et les peint avec une palette nuancée et délicate, y compris lumineuse.
On retrouve cette fibre poétique dans plusieurs autres romans de Makine, comme L’Ami arménien, La Musique d’une vie ; et le plus beau, je trouve, est L’Archipel d’une autre vie, où une poursuite épique dans la neige se transforme en magie.
Créée
le 9 nov. 2024
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