Diana Bishop, jeune femme d'origine américaine, est issue d'une longue lignée de sorcières aux pouvoirs étendus. Néanmoins, un événement particulier dans son passé a suscité chez elle une aversion pour la magie. Elle mène donc sa vie de brillante universitaire sans vouloir entendre parler de magie. Elle évolue dans le monde humain, au sein d'une prestigieuse université, sans vouloir se mêler aux créatures différentes : sorcières en premier lieu mais aussi démons et surtout vampires.
Mais il est un autre universitaire brillant, Matthew Clermont, qui semble s'intéresser d'un peu trop près à elle. Et le personnage est un vampire, espèce avec laquelle les sorcières n'ont guère l'habitude de frayer. Une relation singulière va bientôt se nouer...
Le livre perdu des sortilèges est un ouvrage dont la teneur, fort étrange au demeurant, est largement imprégnée de l'expérience de son auteure, Deborah Harkness. On sent très vite le professeur de faculté et sa description du travail de ces derniers est plus vraie que nature.
L'installation de ses personnages et de cet univers contemporain se fait tranquillement, par des rituels de la vie quotidienne. Les premières pages, quoique fort bien écrites, ne s'avèrent pas particulièrement captivantes. Néanmoins, au fur et à mesure de l'évolution du personnage principal, Diana Bishop, c'est tout un monde de traditions séculaires qui s'ouvre sous les yeux émerveillés du lecteurs. Si les créatures fantastiques sont relativement nombreuses, tout se tient parfaitement dans cet univers où la présence des créatures est inconnue des humains. La révolution des mœurs qui survient peu à peu est captivante à suivre et une fois l'action lancée, elle se suit avec avidité, même si le rythme demeure paisible.
Une des forces de ce récit est la relation qui se noue entre différents êtres. Poétique, la narration est aussi empreinte de références historiques et bibliographiques nombreuses.
C'est un véritable plaisir de naviguer en ces eaux irisées de magie et une fois le tome terminé, on ne peut que se réjouir de savoir que deux autres tout aussi consistants attendent d'être savourés.