Le Mal de Montano par rhumbs
Le mal de Montano est la maladie de la littérature, une passion pour la littérature telle qu'elle envahit chaque recoin de la pensée du malade, qui ne voit plus le monde que par le filtre romanesque. Le narrateur est au stade terminal du mal de Montano, c'est lui qui en invente le terme dans la première partie du roman dans laquelle on retrouve les thèmes de la filiation compliquée explorée dans le voyage vertical et des écrivains agraphes sujets de Bartleby et compagnie. C'est donc naturellement que l'on voit se transformer le roman en une sorte de journal qui va mêler avec brio réalité et fiction , en parlant des autres journaux d'écrivains et en racontant la lutte du diariste contre la fin de la littérature et sa vie privée difficile, son amitié avec un acteur chilien, Tongoy, l'homme le plus laid du monde, qui séduira sa femme. À la suite de quoi le narrateur voyagera aux quatre coins du monde, promeneur comme Robert Walser, omniprésent jusqu'au terme du roman.
C'est érudit comme d'habitude, et la construction du roman est impressionnante, les niveaux de réalité glissant les uns contre les autres. Mais c'est aussi un livre de désespoir lourd et vindicatif qui me plait moins.