Terre, 2019. Les scientifiques de SETI captent une musique venue des étoiles. En toute discrétion, les jésuites envoient une mission prendre contact avec les extra-terrestres.
2069. Le prêtre Emilio Sandoz, seul survivant de l'expédition, est de retour sur Terre. Malade, mourant, torturé, accusé de prostitution et de meurtre, il va devoir rendre des comptes à sa hiérarchie.
Que s'est-il passé là-haut, sur Rhakat, la planête des chanteurs. Qu'est devenu le reste de l'expédition ? Pourquoi le prêtre s'est-il adonné au pêché ? Autant de questions auxquelles il va falloir une réponse...
Mary Doria Russel est une scientifique de haut-niveau. Le Moineau de Dieu, (The Sparrow) son premier livre, est un best-seller aux Etats-Unis. Elle a depuis écrit deux autres livres non publiés en France : Children of God (suite du Moineau de Dieu) et A Thread of Grace.
Best-seller de la science-fiction, Le Moineau de Dieu reprend un thème courant : le premier contact avec une race extra-terrestre. L'écrivaine a placé l'histoire sur plusieurs époques. Le jeu temporel principal consiste à alterner le "présent," c'est à dire 2069, quand Emilio Sandoz est contraint de narrer son histoire à ses supérieurs et le"passé" qui est l'histoire en question. Parfois, Mary remonte plus loin pour revenir sur le passé propre à chaque personnage, avant leurs rencontres. Ce mélange des temps peut paraître déroutant mais il devient vite naturel, alternant ainsi de l'action, une histoire qui avance, avec un récit plus posé, plus tranquille.
C'est un des éléments majeurs du roman. On ne prend pas un personnage principal, comme venu de nulle part. On apprend beaucoup sur lui, comment il est devenu ce qu'il est au moment où on le découvre, ce qu'il aime, ce qui le fait avancer... Mais l'auteur ne nous assène pas tout d'un coup. Les personnages se dévoilent petit à petit, au cours du récit pour laisser au lecteur toutes les cartes en main avant d'affronter le final du livre.
Le final peut paraître "rapide" car étendu sur bien peu de pages, les actions s'enchainant vite, sans s'y attarder. Mais ce rythme effréné et le peu de détails font écho à la difficulté du prêtre de raconter la fin de son périple et sa souffrance. Il préfère raconter rapidement sans s'attarder sur les souvenirs trop douloureux, caché derrière un masque de sarcasme et de cynisme.
Les personnages sont très attachants. Ils nomment avec humour les animaux et plantes qu'ils découvrent sur la planète, (comme les "richard-nixon") sont plein d'amour ou de passions. Il est facile de se reconnaître en eux et de s'imaginer à leur place.
Emilio Sandoz est linguiste, compétence essentielle pour prendre contact avec un nouveau peuple. Car contrairement à Stargate SG1, tous les E-T ne parlent pas couramment l'anglais. Mary Doria Russel a donc décrit avec talent la première rencontre entre terriens et Runa et les premiers mots échangés. La façon dont Sandoz apprend les premiers mots et des rudiments de grammaire. Attendez-vous à un cours de grammaire runa passionnant !
Mais que vient faire Dieu là-dedans vous demandez-vous ? Emilio Sandoz est un prêtre Jésuite mais il ne croit pas en Dieu. Le cours de l'histoire permet de voir la croyance grandir en son esprit, sa félicité en Dieu et... son sentiment d'abandon, de Dieu masochiste quand les choses commencent à mal tourner. L'explication du titre du livre viendra d'ailleurs dans les dernières pages, donnant la réponse à la question qui se pose "Pourquoi Dieu laisse-t-il faire ?"
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