Le Pain nu par Ilyass Bouchriha
Cela fait quelques mois que j'ai entendu parler d'en certain "Mohammed Choukri", et plus précisément d'un de ses écrits :"Le pain nu", on m'avait même conseillé d'y jeter un coup d’œil sous prétexte que c'était une vraie révolution pour la littérature marocaine et arabe, avec toutes ses obscénités et ses récits sur un Maroc dont on a très peu entendu parler, un Maroc dévasté par la famine et où la misère avait sévi partout,un Maroc où bien des choses étaient "Haram" La journée, mais où le soir tout était permis.Je dois bien avouer qu'au début,j'ai pensé que ce ne pouvait être que quelques insinuations grossières à ce qu'avait enduré le Maroc durant cette période, mais malgré ceci ma curiosité me dévorait, alors je finis par céder à une lecture rapide de quelques pages,et quelle fut ma surprise dès les premières lignes du livre, je n'avais jamais cru possible, dans une communauté telle que la notre, où tout le monde se voilait la face, qu'on puisse écrire un tel chef d'oeuvre ... Je dévorais ligne après ligne, page après page,chapitre après chapitre, sans jamais être rassasié. Je n'arrivais pas à croire qu'un écrivain marocain puisse transporter mes sens, de cette manière,mais avec sa façon de raconter ces événements qui se succèdent sans arrêt, et plus épatants les uns que les autres,je ne pouvais qu’être ébahi, mais ce qui m'a le plus surpris, c'est cette innocence avec laquelle il nous relate sa vie, on aurait l'impression d'entendre un enfant parler.
Cet écrit ne fait pas que relater une période noire de l'histoire du Maroc - qu'on essaye de cacher, en interdisant la vente de ce genre de livres - mais il souligne aussi l'un des plus grands problèmes de notre société actuelle : L'idéalisme, on veut tellement avoir une vie parfaite, qu'à la moindre imperfection, on sombre dans le désespoir et la dépression, par contre Choukri en nous racontant sa propre vie, nous peigne le portrait d'un enfant,qui, malgré les vents violents, tient toujours debout, d'un enfant qui s'endort la nuit avec tous les soucis du monde, mais qui se réveille le matin aussi innocent qu'un nouveau né.