Publié sur L'Homme Qui Lit
Je lis très rarement de la littérature jeunesse, par peur de m'ennuyer ou de me retrouver dans des histoires où je ne me retrouverai pas. Je tente parfois, pour des romans LGBT+ mais j'y trouve souvent une forme de candeur un peu mièvre qui ne m'a jamais poussée à devenir un fan du genre.
C'est dommage, car j'ai vachement apprécié ma lecture de ce roman de l'italien Antonio Ferrara, et je remercie au passage Babelio de m'avoir contacté pour me proposer de le lire et de le chroniquer car ce fut une belle lecture et donc une belle surprise. Sortir de sa zone de confort, c'est un peu mon mantra de lecteur depuis toujours.
Tonino est un adolescent italien de 13 ans qui vit à Naples avec sa famille, et mène une existence assez peu commune. Son père se charge de réceptionner de grosses quantités de cocaïne, et sa mère veille à ce que ses deux petites sœurs répartisse tout ça en petits sachets que Tonino passe ses soirées et ses nuits à vendre, un flingue dans une poche, des milliers d'euros dans l'autre.
Dans cette vie où l'enfance a disparue, il y aura pourtant ce professeur d'histoire qui, malgré les menaces et les risques à se frotter aux dealers, fera tout pour que Tonino retrouve les chemins du collège et poursuive cette idée qu'il avait eu, lors d'une de ses rares présences en classe, de vouloir devenir journaliste. La rue et la cupidité des adultes permettront-elles à Tonino de retrouver les plaisirs simples de l'enfance ?
Ce furent 144 pages de plaisir, un roman assez sombre pour le public auquel il s'adresse et pourtant, ô combien chargé d'espoir ! À l'heure où la France s'inquiète de ses bandes adolescentes soumises à l'escalade de la violence et où le pays rend hommage à ces enseignants qui ont fait la différence suite à l'assassinat de Samuel Paty, lire Le petit seigneur devient une nécessité évidente. Superbe lecture !
Le petit seigneur de Antonio Ferrara est publié aux éditions Bayard en janvier 2021 dans une traduction de Marc Lesage. Livre adressé par l'éditeur via l'opération Masse Critique de Babelio.