Un tout petit livre de fiction sur la vie de Madoff (je l'ai lu en 40 minutes). L'auteur insiste surtout sur son profil psychologique. Madoff apparaît comme un cynique : à ses yeux toutes choses sont de même valeur : « L'information est une marchandise comme une autre », « Un produit financier est un produit comme un autre », etc. Il refuse donc tout arbitrage moral dans son métier, et ne se laisse guider que par le gain, ou ses propres valeurs : l'excitation, la voracité, l'oppulence.
L'auteur rend d'aileurs bien compte que ce comportement est rendu possible grâce au contexte des années 80 : Bourse automatisée et informatisiée depuis les années 70 (création du NASDAQ en 71), politique libérale de Reagan (en réponse à la défaite du Viet-Nam selon l'auteur),...
La conclusion porte sur l'incongruité de son procès, au lendemain de la crise des subprimes : certes, son comportement fut en partie extrêmement malhonnête, mais il n'a pas eu de véritable rapport avec la crise des subprimes elle-même. L'Etat américain en a fait un bouc émissaire de circonstance.
L'auteur parle même (en la voix de Madoff lui-même ? c'est peut-être son rêve) de « héros des années 80 », et suggère qu'il pourrait être appelé à diriger la SEC (Security Exchange Commission), puisqu'après tout, il connait bien les rouages du métier. Ce serait raisonner comme Madoff : tout se vaut tant que c'est efficace. Et la morale dans tout ça ???
Qüentito
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le 5 janv. 2014

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