Cela fait des années que j'ai lu Annie Jay pour la première fois. Jeune adulte, elle avait su m'emporter à la (pour)suite de ses personnages adolescents dans un XVIIIème siècle très bien retranscrit et rendu accessible au jeune public.
Avec "Elisabeth, princesse à Versailles", elle inaugure un cycle de plus d'une quinzaine de tomes à découvrir dès 8/10 ans, en s'appuyant de plus sur le talent d'Ariane Delrieu, une illustratrice très au fait de l'esthétisme inhérent au Siècle des Lumières.
Elisabeth est petite-fille de Louis XV, sœur de Louis XVI et belle-soeur de Marie-Antoinette. Elle est une figure quelque peu oubliée de l'Histoire bien qu'enfermée au Temple avec la famille royale et destinée à connaître le même funeste sort, à trente ans, place de la Révolution. Mais pour l'instant, sous la plume d'Annie Jay, Elisabeth de France a dix ans et les fureurs révolutionnaires sont encore loin.
Enfant dissipée et considérée un peu comme la "cinquième roue du carrosse", elle a une réputation de petite peste dissipée ; sa gouvernante demande une assistante pour en venir à bout et Mme de Mackau et sa fille Angélique font ainsi leur entrée dans la vie de la princesse royale qui souffre surtout de solitude.
A travers une aventure mystérieuse de secret à percer, Elisabeth et Angélique permettent au jeune lecteur de découvrir l'histoire de France et le microcosme du château de Versailles. Bien documentée et explicitée, la narration est un régal, le rythme est vif, les centres d'intérêt nombreux. Idéal pour transmettre aux enfants le goût du roman historique.
Ce premier tome se referme sur une double page documentaire sur la coiffure au XVIIIème siècle qui n'est pas sans laisser perplexes les femmes et les hommes du XXIème !
Le remarquable travail d'illustration est à saluer également. Les dessins sont nombreux et beaux ; ils agrémentent joliment le récit et le rendent très vivant.