"Le très corruptible mandarin" (Ed Points N°P1703) est une découverte. Comme de nombreux écrivains de Polar, QIU Xiaolong a donné à son héros, le camarade inspecteur Chen (rien que cela, c'est déjà tout un programme!), une caractéristique qui fait de lui un être 'décalé'. Nous avons affaire ici à un policier poète, à moins que cela ne soit un poète policier. C'est, pour le moins original!
L'intérêt, pour l'auteur, c'est de pouvoir ponctuer la manière de penser de son héros par des extraits de (vrais) poèmes traduisant le mode de pensée chinoise. Cela donne un rythme, lent, empreint d'une sagesse que l'on voudrait universelle même si la formulation est quelques fois déconcertante pour les occidentaux cartésiens que nous nous revendiquons d'être.
Sous prétexte d'écrire un polar, Qiu Xiaotong se lance, et nous plonge, dans une critique acerbe des déviances des hauts cadres qui, au nom de l'intérêt suprême du Parti, s'encanaillent, corrompent et se laissent corrompre dans le seul but d'asseoir leur pouvoir et d'étoffer leur coffre en banque.
Sans aucune concession, il nous dépeint un communisme capitaliste qui fait froid dans le dos.
Sans nul doute, je veillerai à lire d'autres romans relevant de cette littérature chinoise moderne.