Cette citation de Jean Racine retranscrit parfaitement ce que j'ai ressenti durant toutes les pages de ce livre qui absorbe complètement l'esprit.
Du prologue qui nous plonge dans une petite bourgade paisible en apparence et témoin d'un drame, à la fin déchirante, ce livre a été écrit avec minutie. Ce n'est pas de la grande littérature, ce ne sont pas des jolis mots parfaitement agencés dans une phrase gracieuse, c'est juste un texte qui retransmet avec justesse ce que l'homme peut faire de plus macabre. Je trouve que c'est un tour de force d'avoir réussi à retranscrire des évènements aussi troublants, aussi durs, sans tomber dans le pathos.
Les personnages sont bien écrits même si un peu trop conventionnel pour la plupart (du déjà vu quoi), Noah Wallace reste l'élément intéressant. Véritable point de gravité de ce livre, nous partageons ses délires et ses flash "hallucinatoires". Les informations sont distillées à travers le livre de telle manière qu'on se retrouve devenir aussi fou que Noah, à voir des indices là où il y en a peut être pas et à se poser beaucoup de questions. Avec de la concentration, vous devriez trouver les grandes lignes de l'explication de l'évènement du prologue vers les trois quart du bouquin. Et pour une fois, c'est agréable de trouver. La réponse est évidemment donnée à la fin du livre, mais en faisant notre petit jeu d'enquête et en étant attentif on arrive à comprendre. Il n'y a donc rien de trop abacadabrant ou sorti de nul part.
Au final le véritable tour de force de ce livre est de m'avoir donné envie de le refermer. Plus d'une fois. Parce que je pleurais et que j'avais pas envie d'abimer mon bouquin, ou parce que les évènements décrits étaient parfois assez durs pour ma petite sensibilité. Pour ceux qui ont lu Monster (le manga), vous retrouverez cette même ambiance. Cette même petite voix qui répète en boucle "Mais pourquoi, ce n'était qu'un enfant ?". Un enfant sur un petit tricycle rouge.