Un tricycle rouge qui dévale les rues en croisant sur sa route trois hommes sans qu’ils s’en rendent compte, jusqu’au moment où l’engin déboule sur une voiture. Quand la conductrice percutée sort de son véhicule, elle découvre alors un garçonnet qui baigne dans son sang…
Cinq ans plus tard. Une scène de crime à la mise en scène particulièrement orchestrée d’un père et de sa fille et une carte postale adressée à un ancien binôme d’enquêteurs. Steve Raymond, un inspecteur usé et Noah Wallace, un ex-profileur détruit physiquement et psychologiquement suite à sa dernière enquête où il a tout perdu. Une similitude dans ce crime qui rappelle à Wallace un tueur mort depuis 5 ans.
Blogueuse et journaliste pigiste, Sophie Lavallée enquête sur la disparition d’un reporter de guerre disparu sans laisser de trace 40 ans plus tôt.
Quel est le point commun entre ces 3 affaires, alors qu’un nouveau crime met une fois de plus en scène un père et ses enfants ?
Un pavé de quelques 500 pages pour ce premier roman très dense, avec ici et là un vocabulaire assez recherché.
On est happé dès les premières pages avec un style direct. Un roman qui à peine débuté, on ne peut plus lâcher.
Les personnages nombreux, sont autant de pièces de puzzle à tenter de recouper.
Roman intriguant car à première vue, on a plutôt envie de se poser la ou plutôt des questions : qui et comment ce gamin a pu terminer sa course de cette manière ? Qui est le responsable ? Et puis comment intégrer à cette histoire ces 3 hommes qui n’ont rien en commun et quel rapport avec cet accident auquel ils n’ont pas assisté ? Mais plus on avance dans cette lecture et plus on est totalement pris dans cette enquête de crime familial, au point d’en oublier ce tricycle rouge et l’enquête que tente d’élucider la jeune blogueuse.
Plus un mélange de genres (roman psychologique, policier, cold case) que thriller à proprement parler, avec une intrigue qui réside autant dans la part d’ombre des personnages que dans l’histoire en elle-même. Et au fil du roman, au lieu de se dénouer l’histoire va devenir de plus en plus complexe.
Vincent Hauuy est l’un de ces auteurs, de surcroît avec un premier roman, capable dès le départ de vous faire passer l’envie d’anticiper la suite de votre lecture.
Pas de rebondissements qui vous scotchent ou qui relancent l’histoire. Tout est dans le style, parfaitement maîtrisé, qui par moments peut dérouter.
Concernant les scènes de crime, l’auteur ne fait pas dans la demi-mesure. Là encore, on a à faire à un auteur à l’esprit particulièrement tordu (pour notre plus grand plaisir).
Ce premier roman interpelle car dès les premières pages on a la quasi certitude d’avoir du très bon entre les mains.
Alors que Le Tricycle rouge n’a pas encore fini sa route, que l’on a déjà envie de savoir si Vincent Hauuy va confirmer nos premières impressions avec Le Brasier, son deuxième roman.
Si hic il y a, même si le roman compte pas loin de 500 pages, tentez de vous y plonger en une seule fois pour ne pas “casser” le rythme, car tout tient dans la densité qui ne faiblit à aucun moment.