Le Vin de la colère divine par Imladrik
Le vin de la colère divine est publié en 1968. Tout de suite, ça donne le ton. Le roman (court, comme souvent chez Kenneth Cook) traite de la guerre du Vietnam. Le narrateur est un soldat, engagé volontaire pour combattre le communisme. Combat qu’il voit comme une guerre sainte, et c’est d’ailleurs toute une réflexion sur la guerre juste que nous offre l’auteur le long du roman.
Le vin de la colère divine dénonce la guerre du Vietnam et surtout les horreurs qui sont commises, à la fois par les Américains (le napalm, les bombardements) et par les communistes (il y a une scène terrible où – attention spoiler – une bombe est placée dans le cadavre d’une petite fille pour piéger les Américains) et, souvent, j’ai frémis. Mais au final, ce n’est pas que la guerre du Vietnam qui est visée, mais la guerre en général, les horreurs qui sont commises pour la liberté ou tout autre idéal. Le narrateur se retrouve coincé entre plusieurs conceptions, celle de son père, catholique convaincu, et celle d’un militaire pacifiste qui fait exprès de louper ses tirs.
« - Aucune guerre n’est bonne, alors ?
- Je serais tenté de dire que oui.
- Pas même celle contre les nazis ?
- Réfléchis. Environ quarante millions de personnes ont été tuées dans cette guerre. Combien seraient mortes si personne n’avait résisté aux nazis ?
- Il y a pire que la mort, lui ai-je rétorqué, plutôt fier de ma réplique. »
Kenneth Cook ne donne pas vraiment réponse aux questions qu’il pose. Mais il nous emmène dans son histoire avec la facilité de narration qu’on lui connait, et même avec, parfois, une pointe de légèreté malgré la difficulté du sujet. Je vous conseille ce bouquin, même si c’est parfois un peu déprimant. Pas dépassé du tout, en revanche, les questions qu’il se pose sont toujours très actuelles.
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