Or et Nuit nous emmène aux côtés de la reine Shéhérazade. Elle a épouse le roi Sharyar qui exécute sa femme chaque matin afin de sauver sa petite sœur. Heureusement, ses talents de conteuse lui ont permis de survivre nuit après nuit.
Nous la retrouvons alors qu’elle a faussé compagnie à son escorte pour voyager un peu plus librement, et qu’elle se retrouve prisonnière de Tariq, bandit de grand chemin qui espère bien tirer d’elle une conséquente rançon.
Sur sa demande, elle entreprend de lui raconter sa plus grande histoire en avant-première, celle qu’elle a vécue depuis qu’elle a quitté son époux. Celle des autres rois et reines de Perse qu’elle a croisés durant son voyage.
Mathieu nous livre ici une mise en abyme plutôt bien réussie. Le procédé est maîtrisé, avec la coupure de ton qu’il faut pour sentir lorsque Shéhérazade raconte à Tariq et lorsqu’elle nous raconte à nous, lecteurs. La lecture est du coup très agréable. J’ai trouvé le fond maîtrisé également : en plus de vouloir savoir comment Shéhérazade allait s’en sortir, je voulais vraiment savoir, comme Tariq, comment finissait l’autre histoire. Il y a aussi quelques beaux moments, très sensuels ou érotiques, ou romantiques, ou de beaux combats. Bref, globalement une belle réussite. Mais.
Tout n’est pas parfait (malheureusement). D’abord, j’ai trouvé que l’entrée dans le livre n’est pas très aisée. Peut-être moins travaillée, je ne sais pas, mais en tout cas elle est pleine de participes présents inutiles et de quelques répétitions (il y a d’autres passages où elles sont assez gênantes dans le livre). D’autres passages sont aussi traités beaucoup trop rapidement à mon goût, notamment quelques morts qui auraient pu être mieux traitées. En somme, rajouter une cinquantaine de pages n’aurait, à mon avis, pas fait de mal.
Une impression très positive donc, mais il manque encore un tout petit quelque chose pour que ce soit vraiment très bon.