Convaincue que Ken Follett est capable du meilleur comme du pire, j'appréhendais un peu cette lecture, ayant à cœur de retrouver la qualité de ses romans d'espionnage tels que "L'arme à l’œil", "Code Rebecca" ou encore "Le réseau Corneille", mais craignant de me frotter à ses produits marketing du niveau d'"Un monde sans fin". Bref, je demandais à être reconquise après quelques douches froides par l'un des auteurs fétiches de ma jeunesse.
Défi gagné Mr Follett !
Vous m'avez en effet séduite avec ce roman d'espionnage au cœur du réseau de Résistance danoise, un pays peu traité par la littérature romanesque consacrée à la Seconde Guerre Mondiale. Avec ce sens du divertissement qui vous caractérise, avec ce terreau idéal au développement du manichéisme que vous affectionnez que constitue l’assujettissement de l'Europe par les Nazis, et enfin avec cette verve romanesque qui nous permet de profondément nous attacher à vos personnages, c'est avec un réel plaisir que j'ai dévoré "Le vol de Frelon", malgré son contexte très noir.
A l'heure où les auteurs de thrillers donnent dans la surenchère d'hémoglobine et de tripes éparpillées, j'ai aussi apprécié la subtilité dans vos évocations des traitements infligés aux résistants, ce qui prouve qu'il n'est pas nécessaire d'entrer systématiquement dans le gore pour faire frissonner le lecteur.
J'ai retrouvé avec délectation le suspense et la tension du "Réseau Corneille", l'un de vos thrillers sur la Seconde Guerre Mondiale le plus réussi, de mon point de vue ; d'ailleurs, ce n'est sans doute pas un hasard si vous avez publié les deux romans coup sur coup, je les vois vraiment comme les deux volets d'une même série que vous consacrez à la Résistance.
En résumé, un excellent thriller que j'ai lu avec la même angoisse que celle ressentie lors du visionnage de l'excellent "Black book" de Paul Verhoeven.