Novembre 1920. La guerre est finie et pour fêter les deux ans de l’armistice, le soldat inconnu va traverser Londres. Mais la guerre n’est pas finie pour les familles. Elles ont toutes perdu fils, frère, mari, père, oncle, cousin… Difficile de reconstruire une vie avec tous ces absents et les fantômes que sont devenus ceux qui ont eu la chance de revenir, mais horriblement blessé dans leur âme si ce n’est aussi dans leur corps.
Trois femmes vivent cette période, sans se connaître, mais liées par les événements. Ada a perdu son fils, depuis, elle voit son fantôme partout, incapable de faire son deuil car elle n’a jamais reçu de lettre sur les circonstances du décès ou l’endroit où repose son fils.
Evelyne a trente ans, a travaillé en usine pendant la guerre, s’est usé la santé, et a perdu sa joie de vivre, l’un de ses doigts et son fiancé. Si son frère est revenu, elle ne le reconnaît plus.
Hettie a 19 ans, elle danse pour de l’argent avec des anciens soldats, paye nécessaire pour aider sa mère. son père est mort et son frère est renfermée dans un silence mutique. Entre la volonté de la jeunesse à vivre et les événements, elle essaye d’entrer dans la vie.
On parle souvent de la guerre, assez peu de la reconstruction des pays et des gens dans les années qui ont suivies ! Les destins de ses femmes se croisent (même si j’ai trouvé qu’Hettie était un peu plus à part) et on comprend ce qui les attache. Ces portraits de femmes sont très justes, très touchants et portés par une écriture soignée.
On se laisse vite emporter dans l’ambiance un peu particulière et on suit avec passion ces trois héroïnes de l’ordinaire. Ce premier roman est une très belle découverte !