Le ciel sur la tête par NicoBax
Le 3ème Nan Aurousseau et peut être son moins bon. Cette fois-ci, la toile de fond est la prison vue par le prisme de différents personnages : un jeune voyou déjà perdu pour la société, un illuminé qui veut causer le plus de morts possible, un jeune victime d'une erreur administrative et qui se voit purger une peine alors qu'il a été condamné à du sursis, un vieux gardien de prison paternaliste tourné vers l'échange et un éducateur idéaliste... Comment chacun va-t-il évolué après cette émeute dans le quartier des jeunes ?
Les chapitres sont courts, les points de vue morcelés et surtout, lu juste après "La bête au coeur" d'Edward Bunker, le 3ème roman d'Aurousseau est tiédasse. La prison imaginaire, les noms peu inspirés (Djet, Tox, Metal) et l'approximation dans le rendu du parler "jeune (taulard)" font que même si "Le ciel sur la tête" est mû par de bonnes intentions (dénonciation de l'échec de l'expérience carcérale de manière globale) mais perd beaucoup de sa force à ne pas être ancré dans une réalité contemporaine. On a l'impression que l'auteur mélange des souvenirs de sa génération avec ce qu'il croit connaitre de la délinquance et, face à l'imposante littérature sur le sujet, il ne ressort pas gagnant.
Pourtant, il y a de bonnes idées, les personnages pourtant fabriqués de toute pièce (évidemment mais c'est pour leur relatif manque de réalisme) n'en demeurent pas moins attachants pour certains ou carrément haïssables pour d'autres. Mais pour une fois, l'espoir n'est pas totalement absent du paysage, un parti pris d'espoir certes dérisoire mais espoir quand même : dans les personnels employés (qui peuvent également être cause de réel désespoir), dans la réaction de certains cas a priori perdus pour la patrie, Aurousseau refuse de jeter une chape de plomb sur cette "sous-société" qu'est la prison.
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