Quelques interprétations arbitraires de textes antiques et sibyllins, un peu de numérologie, quelques coïncidences, un appel à l’argument d’autorité (c’est vrai puisque Maïmonide ou tel grand rabbin renommé l’a dit), une fascination pour le mystère, et on a tous les ingrédients d’une prétendue révélation.
La négation du hasard est la marque du délire interprétatif, de la folie raisonnante. L’art divinatoire consiste à décrypter des signes hermétiques, à déchiffrer des codes cachés, et à faire dire aux textes ésotériques ce que l’on a envie d’entendre. Car la conclusion est connue à l’avance et les grilles de lecture inventées a posteriori.
Le livre d’Esther rejoint ici les secrets de la pyramide de Khéops , les prophéties mayas ou celles de Nostradamus (qui aurait aussi prévu l’ascension d’Hitler).
Le livre, sans prétentions littéraires, reste passionnant par sa qualité documentaire, notamment sur l’exégèse des textes bibliques, ou sur le procès de Nuremberg et la personnalité des criminels nazis. Mais quand l’intérêt suscité retombe, on est bien loin d’une révélation.