Piégé dans l'engrenage, la vision de l'autre ; par Rudolf Hoess.

Une Baffe.
Oui oui, une vrai Baffe.

Comment ne pas s'émouvoir devant le récit de l'autre. De celui qui infligeait les souffrances.

Il est vrai que le commandant ne se considérait pas comme un meurtrier car, s'il ne tuait pas, les autres auraient pu le considérer comme faible.
S'il ne tuait pas, il aurait pu être sanctionné. Une sanction exemplaire, la mort.


Après avoir lu de nombreux ouvrages concernant les déportés, il est vrai que peu d'entre eux parlent du commandant du camp de la mort, peut être parce qu'ils ne le côtoyaient pas, ou peut être parce qu'il ne devaient pas le voir, le regarder, sous peine de se faire exécuter.


Le côté touchant du récit, car il y en a un, c'est la tentative de justification de cette abomination par Hoess : Non, tout n'est pas de sa faute, il était partie intégrante de l'engrenage, partie intégrante d'un système dont il ne pouvait se défaire.

Et il est difficile de ne pas croire que, derrière la souffrance qu'il infligeait, il souffrait aussi, du rapport qu'il avait avec la mort, avec l'autre, avec les humains qui n'en étaient plus.


Je ne souhaite pas non plus rendre crédible ce récit, car il est certain qu'en tant que justification de son oeuvre (Hoess écrivait ce livre en attente de son jugement dans une prison Polonaise, si je ne m'abuse...) il se devait de minimiser ses actes, tenter de rendre le lecteur sensible à ses propos, à ses infimes actes de bravoure...


Pour terminer, je pense être dans le vrai en disant qu'on ne peut être pleinement conscient du massacre dans les camps de Concentration, sans avoir lu ce récit. Il apporte en effet, son lot d'éléments clefs, certes biaisés par la tentative de justification de l'auteur, mais néanmoins largement suffisant pour lever le voile sur certains points dont les déportés ont omis ( ou tout simplement n'ont pas eu le temps, la force) de décrire.
Geoffroy18
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le 8 mai 2012

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