Je dois tout d'abord dire que le récit est porté par un style réussi. La plume de l'auteur est agréable, l'alternance des dialogues et des descriptions est bien mené, et c'est d'ailleurs ça qui m'a poussée à acheter le livre (en lisant la première page j'ai tout de suite pensé "Je vais aimer ce roman").
L'histoire suit Ninetto dans deux phases temporelles différentes de sa vie : l'une alors qu'il approche de la soixantaine et qu'il est incarcéré, l'autre alors qu'il quitte sa Sicile natale en compagnie d'un ami de la famille pour espérer une meilleure vie à Milan.
Le livre est court et aurait mérité à mon sens d'être plus développé. Ninetto est un personnage intéressant mais malheureusement le récit n'est qu'une continuité d'évènements plus ou moins douloureux dans la misère du Milan des années 60, sans plus. Ninetto tente de survivre et de trouver sa place, (très) souvent maladroitement. Cette succession de décisions hasardeuses dessert le personnage et le récit car le tout paraît "too much", bien trop romancé pour que l'on s'y croit vraiment, et ce malgré les gros efforts de recherche qu'a effectué l'auteur pour lui donner de la crédibilité. Au final, on ne ressent qu'une émotion tout au long du livre : du dépit. Du dépit pour la situation du petit garçon, du dépit pour son premier travail, pour sa relation avec sa fille, pour sa vie en prison. Il n'y a pas de rebondissement, pas de petit moment de joie ou d'émotion pour donner du rythme. Au final, on sort de cette lecture avec le sentiment d'avoir été emprisonné dans une bulle de mal-être et avec l'envie d'attaquer rapidement un nouveau livre pour enfin réussir à s'évader.
Dommage.