Le journaliste par Zèdesse
J'admire beaucoup la radicalité anti-lyrique de sa démarche d'écriture ; sauf qu'en guise de "disparition élocutoire du poète, qui cède l'initiative aux mots" (Mallarmé), il nous montre comme s'écrit cette "biographie objective" - la seule qui puisse vraiment l'être - en compilant tout simplement l'ensemble des fragments textuels que notre "présence au monde" (histoire de subvertir sarcastiquement ce qui constitue la grande affaire des "poètes de la présence" - la filiation Bonnefoy et consorts...) génère automatiquement via les machines qui nous entourent et nous enregistrent : de par notre statut de consommateurs ou même de citoyens, supports et vecteurs de flux de capitaux, d'échanges administratifs, de déplacements divers mais en tous points "traçables". Une voie/x étroite, austère, dont il assure la diction depuis plus de dix ans.