Pas de tombeau pour Mesrine par Zèdesse
Si ce texte était à l'origine un écrit "de circonstances", ces dernières ne sont pas forcément atténuantes, c'est le moins de que l'on puisse dire à la lecture du premier chapitre PCDTG d'un Pennequin remonté comme lorsque l'on tombe de cheval. Petit rappel des faits : contacté par un éditeur spécialisé dans le "Beau Livre" qu'avait pris la lubie de confier à des "poètes contemporains" l'écriture de biographies de certaines personnalités marquantes de la culture pop du 20ème siècle, Pennequin se coltina donc Mesrine et s'exécuta, fournit quelques pages test qui furent refusées par leur commanditaire. Trouvant finalement refuge chez Al Dante, une maison d'édition dont l'audace et la richesse du catalogue sont à souligner, le livre s'ouvre donc sur une rumination mentale d'une violence verbale admirable, tandis que l'auteur déambule entre les tombes du cimetière Nord de Clichy-la-Garenne, cherchant en vain celle de Mesrine. Pas de tombeau pour Mesrine, donc, et presque par la force des choses. Car le "tombeau" est aussi un genre littéraire, c'est-à-dire encore de la littérature, de celle qui se laisse facilement publier. Le texte de Pennequin étant, de ce point de vue et relativement à Mesrine, un genre de tombeau ouvert...