« Le lit des parents, c'est pour les parents »

Voilà l'histoire d'un petit ourson qui vient toutes les nuits dans le la chambre de ses parents sous des prétextes plus fallacieux les uns que les autres. En réalité, comme beaucoup d'enfants, il s'insère dans le lit des ses parents parce qu'il a parfois fait un cauchemar et qu'il a envie d'être rassuré mais surtout parce qu'il aimerait bien rester avec ses parents, dans leur grand lit, car il en est un peu jaloux, de ses parents, « blottis tout câlinous », lui aussi veut un câlin.

Le texte de Christine Naumann-Villemin est assez juste : « quand les parents ne dorment pas encore, ils ramènent Léo dans sa chambre. Mais souvent, les parents dorment ». Les auteurs veulent nous faire dédramatiser : au final, ce n'est pas si grave si cela arrive parfois.

Mais il ne faut pas trop se laisser déborder et une réponse est possible, voire indispensable, sauf à considérer le « co-sleeping » comme une bonne chose, ce qui n'est pas mon cas. La lecture de ce livre peut ainsi nous aider quand nous sommes confrontés à cette situation d'enfant pot de colle, si j'ose dire.

Pour traiter de cette difficulté que rencontrent la plupart des parents, il était habile de choisir une famille d'ours, animaux réputés pour hiberner, ce qui par ailleurs est inexact puisqu'ils ne tombent pas dans un sommeil profond mais peu importe ici, des animaux en tout cas pour qui le sommeil est important, plus encore que pour nous. Là où c'est encore plus adroit, c'est qu'avec beaucoup d'humour on démontre au petit enfant qu'il peut être difficile de dormir dans le lit des parents, ces derniers pouvant bouger, ronfler, péter, tirer sur la couverture voire coincer le doudou et l'écrabouiller sous leurs satanées grosses fesses. Du coup, le petit ourson en colère ne veut pas vivre la même situation et devenir « une vieille crêpe au printemps ». Il opte donc pour son propre lit, afin que son doudou soit tranquille et au chaud. Et le transfert s'opère, le petit ourson s'occupe de son doudou qui a parfois des bobos ou des mauvais rêves, exactement comme lui auparavant. Il veille désormais sur son sommeil.

J'ai aussi apprécié les dessins de Marianne Barcilon qui a joliment illustré l'univers de cette famille, avec un ensemble d'éléments propres aux ours (miel, abeilles, poissons. Exemple, le petit a une couette et un mobile « poissons ») mais qui sont toutefois familiers au jeune lecteur, qui retrouve aisément des éléments ou des situations de son quotidien.

Les dessins en aquarelle sont très jolis, les ours vraiment mignons. Marianne Barcilon nous offre ainsi un portrait attendrissant de cette famille vivant dans une grotte et de ces personnages souvent allongés dans les bras de Morphée. J'aime tout particulièrement la double page où l'on voit la maman découvrir la nuit son petit en train de dévorer un pot de miel, dans une « pièce » où sont consciencieusement entreposés sur une étagère les pots de miel marqués d'une étiquette indiquant leur année, comme on fait avec les pots de confiture maison, mais où on voit aussi les poissons suspendus pour être séchés.

Bref, un très bel ouvrage qui, ce n'est pas le seul, mérite d'être placé sur les étagères de nos chères têtes brunes.

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le 13 janv. 2012

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socrate

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