J'ai toujours un à priori négatif sur les livres de témoignages. Mais celui-ci m'a été conseillé par mon libraire, qui m'a dit qu'il était très bien. J'ai donc testé.
C'est globalement une très bonne surprise. Comme le dit Erwan Larher, ce n'est pas un livre "sur" le Bataclan, mais "autour". Et ça change tout. La première bonne surprise, ce sont ces premières pages sur la musique, où l'auteur raconte comment il a découvert le rock et s'est mis à l'aimer. On est loin du Bataclan et on n'y pense plus. Larher explique ensuite ses réticences à écrire un livre, par peur du voyeurisme, pour ne pas se mêler à toute cette boue. Mais bon, on se dit que finalement, il l'a écrit le livre. Pourtant, son explication est convaincante, en tout cas, elle m'a convaincue, moi :
Alors ce livre commence à s'écrire. Sans toi. Depuis, tu cours après.
Pour le dompter. L'apprivoiser. Et sans cesse il se dérobe.
Comme il fallait qu'il écrive ce livre, Erwan Larher a décidé d'en faire un objet littéraire. D'où une recherche constante dans le style, une alternance de points de vues, et l'ajout de textes intitulés "Vu du dehors" écrits par des proches ou des amis.
C'est donc un livre qui va au delà du simple témoignage et qui décevra les lecteurs voyeurs. Du moins pour la première partie. Car j'ai trouvé que la deuxième partie (à partir du moment où il sort de l'hôpital) a un peu plus de mal à éviter cet écueil. Mais il suffit de lire le récit d'une folle soirée étudiante de sa jeunesse pour pardonner ce petit travers à Erwan Larher, qui nous livre un "objet littéraire" (donc) plutôt réussi.