Le Quai du Polar de Lyon fait rencontrer des gens formidables. Jean-Marc Souvira est de ceux-là. Et vas y qu'on discute de son boulot de flic, de ses nuits d'écriture, et du fait que "sans dec' ça doit pas être évident de faire les deux en même temps". Partie sur ma lancée, j'attrape le Magicien et demande une dédicace avant de repartir bien contente.
Quelques mois plus tard, j'attaque enfin le bouquin.
Et c'est un peu la déception.
L'histoire est classique pour un polar : un flic super investi (pour une fois ni alcoolique, ni solitaire) court après un type schizophrène sur les bords et psychopathe au centre. On suit à la fois l'enquête et le quotidien du tueur. Loin d'être une idée nouvelle, elle est efficace.
Pourtant c'est là que le bât blesse. Les passage d'Arnaud Lécuyer (alias le Magicien) sont très répétitifs. Et pour cause il ne se passe absolument rien dans sa vie. Le vide intersidéral. Enfin entre deux meurtres... Tant et si bien que certaines phrases se répètent de façon quasi systématique.
Dès qu'il sort de chez lui : on insiste sur son personnage bricolé d'homme insignifiant. De même, ces "esprits" lui conseillent encore et toujours "d'éteindre son regard" pour éviter qu'on y lise sa haine. Ou encore qu'il a appris ça en prison, ça aussi et que pour cette autre chose heureusement qu'il a écouté en douce les conversations des autres détenus.
Côté flic, on se traine la patte. Ca n'avance pas vite voire pas du tout.
Résultat la première partie du livre est longue. On sent qu'elle est nécessaire pour bien comprendre les personnages ; et encore ! arrivé la fin du bouquin on se rend compte que pour certains c'est un peu raté. Dumond, le collègue insupportable n'a pratiquement aucun intérêt à part nous donner envie de lui retourner une retentissante giflasse à travers la tête.
Passée ces premières longueurs, on décolle enfin ! Le suspens est là. L'enquête avance, on sent des tensions, des situations critiques. Bref on s'accroche.
Suspens, suspens...
La fin approche...
Et on y est !
Et tout retombe comme un soufflé. Le "combat" finale est à moitié passé sous silence.
La fin est bâclée.
Je suis déçue, presque triste.
Mais c'est pas grave ! On va appeler ça un rendez-vous manqué.
Je retenterai ma chance avec un autre bouquin de Souvira.