Bien que l'idée de départ soit bonne - une trentaine d'otages enfermés dans un bus en pleine forêt se retrouve livrée à elle-même et "oubliée" de ses ravisseurs - je sors mitigée de cette lecture.
Tous les ingrédients étaient réunis pour créer un vrai suspense allant crescendo mais finalement le récit souffre de longueurs et la quantité de personnages devient pesante.
Et ce qui est le plus gênant reste la surenchère dans l'horreur. Evidemment, une telle situation ne peut pas ne pas dégénérer vers ce qu'il y a de plus sombre et de plus égoïste en l'homme mais l'autrice va loin, vraiment loin. Sans spoiler, je peux préciser que le sort réservé à certains otages est vraiment abject, ce qui fait que ce thriller prend parfois des allures de roman d'épouvante qui perd quelque peu en crédibilité.
Pour que ce huis-clos fonctionne réellement et génère de l'angoisse chez le lecteur, il aurait peut-être fallu davantage fouiller l'aspect psychologique, or c'est l'action qui domine, sur un rythme qui va en s'accélérant, les derniers chapitres ne comportant que quelques pages ; sensation de zapping qui accentue encore ce que le récit peut renvoyer de trop superficiel. On aurait davantage besoin de comprendre ce qui se passe dans les pensées et les émotions des personnages qui, mis devant des choix immoraux à peine croyables, semblent agir sans se poser plus de questions que cela.
Toutefois, je ne veux pas être trop sévère, le roman se lit bien et vite, c'est divertissant comme un téléfilm du dimanche. Par contre, âmes sensibles s'abstenir absolument.