Chouette roman qui se lit rapidement, effectivement feel good mais avec tout de même quelques petits défauts.
Tout commence par Manelle, aide à domicile un peu trop conciliante avec ses petits vieux. Elle n'hésite pas à passer du temps avec eux, même si ce n'est pas son ordre de mission, elle aime jouer aux cartes et boire une tasse de café pour leur raconter ce qu'il se passe dehors. Elle connait chacun de leurs petits défauts, bref, elle les apprécie (presque) tous.
En parallèle de cette "aide à la vie", on a Ambroise, thanatopracteur (ou embaumeur de morts) qui lui "aide à la mort" ou, plutôt, gagne son argent avec les morts. Il leur redonne figure humaine, est celui qui va prendre soin que votre dernier costume n'ait pas un seul pli de travers, que votre mèche rebelle soit savamment coiffé bref, c'est grâce à lui si vous ressemblez à quelque chose dans la mort (juste le temps pour votre famille de vous embrasser une dernière fois).
C'est une chouette histoire parce qu'on y voit les relations intergénérationnelles, les incompréhensions mais aussi les leçons de vie.
Un bémol tout de même: Manelle.
Je n'ai pas du tout compris pourquoi ajouter un IVG à son actif, surtout pour dire "oui, elle l'a très mal vécu du coup elle refuse de revoir la mort". L'auteur expliquait très bien sa situation "19 ans, savait pas qui était le père, pas les moyens" mais a tout de même réussi l'exploit de faire de l'IVG une épreuve personnelle alors que bon, depuis, on sait que dans 85% des cas, les personnes ressentent d'abord et avant tout un profond soulagement.
Mais soit, elle fait partie des 15% à l'avoir mal vécu, pourquoi pas. Mais alors son parallèle au suicide médicalement assisté... Nope. Nope et renope.
J'ai été dans la situation où un proche souffrait (et il n'y a pas eu de retournement de situation inespérée), croyez-moi lorsque je vous dis que c'est une chute, une véritable déchéance que vous devez voir/assister. Vous n'avez qu'une envie lorsque la personne en face vous annonce "je veux mourir" -> l'aider.
Et c'est aussi pour ça qu'on a, en France, des procès pour des personnes qui ont choisi d'aider un proche à prendre "trop" de médicaments. (Je vous rassure, ce n'est pas mon cas)
Bref, si on met de côté ce bémol et la fin qui est un vrai happy ending, c'est un roman sympathique à lire.