L’empire Pryaméen est en pleine expansion, sa soif de conquête l'a amené aux frontières du Royaume de Vejune. Au soir d'une confrontation d'une ampleur jamais vue, dans une atmosphère de fin de monde, un homme apparaît comme un atout considérable pour l'empire : Etreham ! Il est le meilleur guerrier de Pryamé. Cette affirmation est sans concession, et elle émane d’Etreham lui-même. Sûrement emprunte de suffisance elle n'en est pourtant pas moins vraie. Il vit et est guidé par Son Art, comme il l'appelle, une maîtrise du combat extrême, presque absolue qui le plonge dans un état de transe dans lequel il fusionne avec ses armes, un état qui entraîne une ivresse du sang. Son Art le transfigure en mort personnifiée sur tous les champs de bataille, il n'a jamais connu la défaite, il est invincible et implacable, et il n'a que 19 ans. C'est ce qui le fait remarquer par Asa, femme mystérieuse de qui émane un immense et antique pouvoir, et fille du dernier dieu de cette Terre. Elle destine Etreham à le tuer, lui Mérydès, son père.
Un monde en mutation, des anciens dieux, des royaumes en guerre, des batailles épiques, un héros hors norme... Voici les ingrédients classiques du roman générique de Fantasy. Et pourtant Le Sang que l'on verse possède une originalité intéressante, celle d'aborder le genre avec un bagage de références culturelles enrichi par les 30 dernières années.
Jeune auteur, Yann de Saint-Rat a baigné dans les cultures populaires et geek depuis les années 80, son roman se ressent de ces influences aussi diverses que celle du manga et de l'animation japonaise, du comics, des séries et du cinéma américain contemporain. On le sent surtout dans le rythme du roman, des chapitres courts et rapides. Dans la narration énergique, calquant celle du manga. Dans les descriptions des batailles, titanesques, épiques, violentes et surhumaines. Dans l'utilisation et les descriptions faîtes des pouvoirs du héros et des opposants. Dans le style sans trop de fioritures, mais efficace et extrêmement visuel. On pourra reprocher certaines lourdeurs dans les dialogues, des éléments n'apportant pas forcément grand chose à l'histoire, ainsi qu’une certaine propension à l'emphase, et au final un livre un peu court pour exprimer la richesse latente de cet univers, et de certains personnages.
Si vous avez grandi avec les mêmes références culturelles que l'auteur (un Big Up pour les générations Club Dorothée) vous éprouverez une certaine jubilation à la lecture de combats où Etreham se mut en un Sangoku de Fantasy, vous apprécierez le rythme efficace et la narration dantesque. Si ce n'est pas le cas, vous serez alors peut-être sensible au format court du roman, qui n'a pas la prétention de révolutionner le genre, et qui propose un divertissement épique avec son héros passionné au talent inné, ses retournements de situation, ses personnages ambigus, son action effrénée et ses combats titanesques.
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le 17 juil. 2014

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