Elizabeth Goudge n'a pas son pareil pour immerger le lecteur au plus profond d'une certaine identité anglaise, faite de paysages campagnards, de personnages rustiques et authentiques, et de valeurs délicieusement surannées.
Avec "Les amants d'Oxford", elle nous convie à un voyage au cœur de l'Angleterre élisabéthaine. Conçu comme une biographie fictive et vivante de la ville d'Oxford qu'elle habita, le récit s'articule autour des différents membres de la famille Leigh. Le père, veuf et chanoine du collège de Christ Church, Joyeuce, sa fille aînée en charge de ses sept frères et sœurs, Grand-Tante, la vieille acariâtre aux allures de sorcière qui s'est imposée au logis, sans compter les étudiants turbulents, les portiers complices, les bohémiennes diseuses de bonne aventure et... la reine Elisabeth Tudor en personne. Tous ces personnages ont leur rôle à jouer dans ce roman qui met à l'honneur l'une des premières villes universitaires de Grande-Bretagne. Elizabeth Goudge la décrit avec précision et tendresse, l'immergeant comme à son habitude dans le décor d'une nature à la fois ardente et apaisée, d'une réalité palpable.
Le rythme du récit paraîtra peut-être lent à certains, pour ma part je l'ai apprécié comme une belle opportunité de me familiariser avec une période à la fois dure et brillante, assez méconnue. J'avais déjà beaucoup apprécié la prose de l'auteur avec son magnifique "Pays du Dauphin Vert" et sa bucolique "Colline aux gentianes", je ressors de ses "Amants d'Oxford" toujours sous le charme.