Autant la SF est un genre que j’apprécie énormément, autant d’un point de vue littéraire, en dehors de Fondation, je n’ai pas lu tant de space opera que ça. Et encore moins dans la littérature française. Cependant, le pitch et la couverture m’ont très vite attiré avec Les baleines célestes, et l’histoire n’est pas décevante. Sur un fond d’aventure et de space opera donc, l’auteure y développe une intrigue palpitante, bien rythmée et ficelée, abordant plusieurs thématiques écologiques mais aussi sur la science en général. Du coup, j’ai beaucoup aimé. Seul petit bémol, à mon sens, la romance un peu forcée pas nécessaire et une conclusion un peu précipitée. La romance a une évolution assez fluide dans le récit, mais sa présence dénote à chaque fois qu’elle y est mentionnée ou suggérée, surtout que le « triangle » amoureux mis en place, même s’il aborde une optique intéressante, n’a pas vraiment sa place.
J’ai beaucoup aimé la personnage principale, tout comme les autres membres de l’équipage de l’Eloïse, ainsi que ceux qui ne font qu’apparaître le temps d’un chapitre. Alexandra est une personnage profonde, très bien développée, avec une personnalité intéressante dans le sens où on s’y attache très rapidement. On comprend sa position, ses réflexions, ses émotions. Je pense notamment à la scène
d’abandon de l’Eloïse
qui est extrêmement déchirant, car on se retrouve face au même dilemme. Ce passage est très poignant. Cependant, à l’image des autres personnages, ces traits semblent s’effacer, s’estomper quand vient la romance : on tombe dans les stéréotypes. Korzinsky en devient même détestable alors que l’évolution de son personnage est bien pensée.
Le style de l’auteur est très fluide. Il y a un équilibre entre les descriptions, l’action, les introspections des personnages. On se laisse emporter dans cet univers cohérent qu’on nous introduit sans pour autant nous y noyer (donnant donc envie d’en savoir plus !), l’action est bien dosée et lisible, et les réflexions des personnages nous montrent leur évolution au fur et à mesure. Le fait de voyager entre le triangle principal casse un peu certains artifices du scénario, mais ça crée une dynamique intéressante. Seul petit défaut, les questions d’échelle : quand on parle de vaisseaux de plusieurs centaines de mètres de long et de créatures encore plus grandes, des déplacements de l’ordre du mètre ne sont pas vraiment significatif pour l’action. Il y a comme ça des petites erreurs ici et là, mais ça ne nuit pas à la lecture.
Une lecture très satisfaisante de bout en bout que je recommande chaudement, que ce soit pour les amateurs du genre ou les néophytes !