Nouveauté d'octobre 2021, "Les carnets de novembre" est un petit roman pour ados québecois qui met en scène deux personnages principaux qui vont tenir une courte correspondance par l'intermédiaire d'un carnet, et dont la détresse de l'un trouvera l'empathie de l'autre.


Marjorie voulait simplement tester l'épaisseur d'un carnet avant de l'acheter, mais elle n'avait pas remarqué que la couleur de la couverture ne lui plaisait pas. Mais ce carnet de couleur vert fluo marqué de sa phrase va trouver une réponse chez un autre ado, Théo, venu se procurer un carnet bleu nuit. Ce dernier y déverse son mal de vivre, sa détresse psychologique et sa solitude, en quelques formulations simples. Commencera alors une étrange correspondance et entre les lignes, Marjorie va percevoir le drame de Théo et son mal être. Alors que la papeterie va bientôt fermer ses portes définitivement, et que les messages du mystérieux(se) correspondant deviennent inquiétant, Marjorie va devoir trouver son identité rapidement.


Roman à deux voix, alternant un récit au "il" avec Marjorie et un récit au "je" avec Théo, j'ai trouvé ce roman court addictif et touchant. On se demande bien comment va tourner cette curieuse rencontre sur papier. On aura deviné que Théo passe une "mauvaise passe", avec des idées suicidaires, des parents peu impliqués, une absence d'amis et un vague à l'âme constant. On comprend mieux aujourd'hui que la dépression touche aussi les plus jeunes, et heureusement, Marjorie n'a pas minimisé les propos de Théo et a cherché à l'aider, avec le concours de ses amies et de PM, le commis de la papeterie, qui a remarqué leur correspondance.


C'est un roman court, doux et mélancolique, où la neige est presque un personnage à lui tout seul et où le jeu des mots à permis une rencontre qui a tout changé. La fin est ouverte, mais avec la dernière phrase, on sent déjà que le vent a changé pour Théo. Le tout fait référence à de nombreux poètes eux-aussi mélancolique, ainsi que des chansons de Dédé Fortin, auteur, compositeur et interprète québecois aujourd'hui décédé par suicide.


Le roman est en outre ponctué de dessins au plomb eux-aussi très doux, très souvent des images en écho l'une de l'autre et des rencontres croisées entre les deux protagonistes ( assez frustrant quand on sait que Marjorie le cherche!) .


Pour les européens qui se le demande, le français employé est essentiellement international et le peu de textos contenus dans le roman sont clairs et sans fautes.


Un beau petit livre porteur d'espoir.


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans et plus.

Shaynning

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