En prologue à cette trilogie, le grandiose conteur Edouard Brasey nous explique comment Odin fut maudit par les Nibelungen. Tout commença lorsque Loki tua par malice une loutre. Odin l'accompagnait alors et tous deux furent pris à partie par le géant Hreidmar car la loutre n'était autre que son fils Otr. Comme dédommagement le géant exigea une quantité d'or telle que Loki dut recourir à la ruse pour le voler aux nains, aux Nibelungen contre la rançon de leur roi qu'il avait capturé. Il alla plus loin en exigeant de ce dernier qu'il lui donne en sus son anneau de pouvoir en échange de sa liberté. Retrouvant sa liberté le roi des Nibelungen lança une malédiction sur celui qui porterait l'anneau. Sans en avertir son ami, Loki ramena l'or au géant et confia l'anneau à Odin qui le mit à son doigt. Le géant Hreidmar exigea également l'anneau comme dédommagement et Odin dut se soumettre à sa demande. Hélas il était déjà trop tard. Le dieu suprême des Ases était maudit et le Ragnarök, le crépuscule des dieux allait survenir.
Cette malédiction tourmente à tel point Odin qu'il doit se la faire confirmer par une voyante qui va plus loin en l'informant de la mort de Balder, son fils favori qu'il eut avec son épouse légitime, la déesse de la fertilité, Frigg. Lorsque cette dernière reprocha à Odin une de ses infidélités avec une mortelle, elle lui annonça qu'elle avait rendu stérile l'épouse de son seul petit-fils mortel Rerir, roi du Frankenland. Odin ne saurait contester les choix de sa déesse d'épouse, mais son amour propre est atteint par le geste de Frigg. Le diabolique Loki proposa donc à Odin un de ses plans tortueux pour contrer la stérilité promise par Frigg.
Il s'agit donc pour Odin d'envoyer sur terre une de ses filles favorites, une Walkyrie du nom de Brunehilde. Cette dernière devra approcher Vara, l'épouse de Rerir et lui présenter une pomme de fécondité arrachée au jardin d'éternité de la déesse Vanes Freya. Pendant ce temps, Rerir sauve la jeune esclave Svanhild des griffes de Hunding, un des chefs monstrueux d'une des nombreuses hordes barbares qui sèment la mort sur son territoire. Svanhild va devenir la suivante de son épouse Vara, mais il ne sait pas que c'est par Svanhild qu'un nouveau malheur va l'atteindre.
Svanhild sera la première à rencontre Brunehilde devenue humaine pour sa délicate mission. Elle acceptera de garder le secret sur la nature divine de Saga, car c'est ainsi que se nommera Brunehilde à la cour de Rerir, elle sera Saga la scalde et contera les légendes anciennes. Pendant ce temps, Hunding voudra reprendre Svanhild sous sa coupe et une sorcière lui donnera une potion pour arriver à ses fins, mais ce sera contre une pomme, une pomme volée au jardin de Freya. Loki ne sera pas bien loin de ce coup fourré, une fois de plus. Malgré tout, un fils naîtra des amours de Rerir et de Vara, mais au prix de la mort de ses parents, de la guerre qui ravagera à nouveau le royaume du Frankenland. Et que pourra donc faire Brunehilde, Walkyrie maintenant condamnée à partager le sort des mortels ?
On savait Edouard Brasey conteur, et c'est ce talent qu'il a su mettre au service de la plume en nous proposant ce récit fabuleux. Des mythologies nordiques, peu ont les clés, et cette trilogie donne un éclairage particulier. On a du mal à laisser de côté l'ouvrage dès qu'on en commence la lecture. Il faut reconnaître qu'on se trouve vite pris par l'action. Entre relations incestueuses, guerres et petites tracasseries divines, on ne se lasse pas de parcourir cet ouvrage. Ce premier volume de la trilogie de « La Malédiction de l'Anneau » est ponctué par les chants de Brunehilde, la Walkyrie qui nous conte ses déboires. Ce sera à Fafnir, le dragon gardien du trésor du Nibelung, de reprendre le flambeau lors du prochain tome.
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